Comptes rendus d'évènements
Rapports de stages, de formations et de conférences auxquels ont participé les membres du CEF partout dans le monde!
14 décembre 2011
Entomologie à Halifax
Texte et photos par Alvaro Fuentealba et Lukas Seehausen
La réunion conjointe annuelle de la Société d’entomologie du Canada et de la Société d’entomologie acadienne s’est déroulée du 6 au 9 novembre à Halifax, Nouvelle-Écosse. Le sujet de la réunion était « Beauté et Impact » et a été annoncé la première journée pendant le symposium plénier. Ce thème démontrait deux côtés très importants des insectes: d’une part l’histoire des impacts négatifs des insectes sur les activités humaines et d’autre part l’influence des insectes sur la culture et l’art au sein des civilisations.
La plupart des présentations des étudiants ont été tenues la deuxième journée. En raison d'un vaste choix de sujets allant de l’entomologie forestière à l’évolution des insectes, la prise de décision parmi les présentations était difficile. L’Université Laval était bien représentée par quatre étudiants (Sandra Flores, Roberto Quezada, Alvaro Fuentealba et Lukas Seehausen). Après les présentations, il restait du temps pour visiter des lieux historiques de la ville comme la citadelle ou le beau port. En après-midi, le comité des étudiants a organisé une rencontre pour faire un échange entre les étudiants du Canada et ceux d’ailleurs.
La troisième journée, nous avons eu l’opportunité d’assister à plusieurs conférences de chercheurs séniors. L’ambiance ouverte et accueillante après les colloques nous a permis de côtoyer, d’échanger des idées et de parler de nos projets de recherche avec les chercheurs. En après-midi, M. Dan Quiring (University of New Brunswick) a donné une présentation à propos de l’histoire de la recherche en entomologie forestière dans les provinces maritimes de Canada. La présentation portait sur la contribution et le développement de la recherche entomologique au cours des 100 dernières années. Les anecdotes et les blagues pendant la présentation en ont fait l'un des points les plus remarquable de la réunion. La journée a fini avec un banquet où les gagnants des bourses et prix ont été annoncés: Lukas Seehausen a gagné le Prix du Président pour la meilleure présentation orale en entomologie forestière et le nouveau président du SEC, Michel Cusson du Centre de Foresterie des Laurentides, s’est adressé aux personnes présentes. À la fin du banquet, nous avons eu l’opportunité de voir le spectacle de deux comédiens.
La réunion a fini le lendemain avec quelques présentations finales. Étant donné que notre vol partait le soir nous avons profité du temps restant pour nous promener dans la ville. Halifax est une très belle ville qu’il vaut la peine de visiter. Bien sûr, il est un devoir de goûter les fruits de mer locaux.
En résumé, la réunion était une bonne expérience parce qu’elle nous a permis de mettre à jour notre connaissance sur les derniers développements en entomologie au Canada et de contacter des chercheurs qui travaillent dans notre domaine. Cette expérience nous aidera dans notre carrière en recherche. Finalement, nous aimerions remercier le CEF de nous avoir octroyé la bourse qui nous a permis d’assister à cette réunion.
Entomology in Halifax
Text & photos by Alvaro Fuentealba and Lukas Seehausen
The 2011 joint annual meeting of the Entomological Society of Canada (ESC) and the Acadian Entomological Society was held November 6-9th in Halifax, Nova Scotia. The subject of the meeting was “Beauty and Impact” a topic addressed during the plenary symposium on the first day. This topic prompted the viewing of two very important sides of insects: On the one hand, the history of negative impacts of insects on human activities; on the other hand, the positive impact of insects, affecting human culture and inspiring people to create art.
The second day was mainly dedicated to student presentations. There was a broad range of subjects, covering forest entomology to insect evolution. Since there were so many interesting presentations at the same time, we had a hard time choosing which to see. Laval University was well represented by four students, namely Sandra Flores, Roberto Quezada, Alvaro Fuentealba, and Lukas Seehausen. After the presentations, there was some time off to visit historical sites in the city, such as the citadelle or the beautiful harbour. In the evening the organizing committee arranged a student mixer to exchange discussion with students from all over Canada and abroad.
On the third day we had the opportunity to attend several symposia by senior researchers. The open and friendly environment of the meeting gave us the chance to mingle with the researchers, exchange ideas, and talk about our research projects. In the afternoon, Dan Quiring (University of New Brunswick) gave the heritage speech about the history of forest entomology research in Atlantic Canada. The speech described the development and contribution of entomological research over the past 100 years. The anecdotes and jokes made this speech one of the highlights of the meeting. The day finished with a banquet where the winners of scholarships, grants and prizes were announced (Lukas Seehausen won the President’s prize for the best oral presentation in the forest entomology category), the new president of the ESC (Michel Cusson, Laurentian Forestry Centre) gave a speech, and two comedians entertained us.
The meeting ended with some final presentations in the morning, after which we had the opportunity to visit the city while waiting for our flight back to Québec. Halifax is a very beautiful city and really worth the visit. Of course, eating fresh local seafood is a must do in Halifax. Overall, the meeting was a great experience because it allowed us to become current on the recent developments in entomology in Canada and to contact researchers related to our subject, which will help in our future career. We gratefully thank the CEF for the travel grant that made it possible for us to attend this conference.
12 décembre 2011
EuroDendro 2011
Texte et photos par Carlo Lupi
Le WSL , l’Institut Fédéral Suisse de Recherche sur la forêt, la neige et le paysage, a organisé cette année l’Eurodendro 2011, à Engelberg (Suisse) du 19 au 23 Septembre 2011. Durant les cinq jours du congrès international, des spécialistes de différents domaines d’étude, rattachés à la « Dendro » (dendrochronologie, dendro-écologie, dendro-géomorphologie, dendro-archéologie, etc.) ont pu échanger sur différents thèmes, en présentant leurs résultats de recherche. Plus de quarante présentations orales et plus de soixante affiches ont été présentées. Les présentations orales étaient organisées en six sessions, se déroulant l’une après l’autre, pour permettre à tous les intéressés de les suivre.
J’ai eu la chance de présenter mes résultats de travaux de doctorat pendant la première session, devant des chercheurs de grande réputation, provenant de tout l’hémisphère Nord (non seulement de l’Europe, mais aussi de l’Amérique du Nord et de la Russie) et même de l’Australie. Suite à ma présentation, j’ai eu des échanges d’idées intéressants avec des chercheurs intéressés à mon projet de recherche et j’ai pu établir des liens utiles pour des collaborations éventuelles. Je tiens à souligner que la première session cette année était dédiée aux analyses intra-annuelles de la dynamique de formation et de l’anatomie du bois, domaine de recherche très actuel et qui a vu récemment une croissance importante du nombre de publications.
Pendant le congrès, la participation à une excursion à la découverte des milieux alpins entourant la ville d’Engelberg a permis de profiter des beaux paysages enneigés pour des échanges d’idées dans une atmosphère informelle et décontractée.
Je voudrais remercier le CEF pour avoir financé une partie de ma participation au congrès.
1er décembre 2011
Le Wildlife Society à Hawaii
Texte et photos par Marie-Claude Labbé
La « Wildlife Society » (TWS) vient de réaliser son dix-huitième congrès international, qui a eu lieu à Waikoloa dans l’État d’Hawaii, du 5 au 10 novembre 2011. Durant les cinq jours de conférence, environ 1350 membres étaient présents. J’ai eu la chance de présenter mes résultats de travaux de maîtrise devant des chercheurs de grande réputation en écologie animale. Suite à ma présentation, j’ai obtenu plusieurs retours positifs et constructifs sur mes projets de recherche.
Une panoplie de symposiums, plénières, groupes de travail, sorties de terrain, réceptions, conférences et affiches ont été présentés au public. Comme c’est souvent le cas dans les conférences de très grande envergure, il était difficile de trancher pour savoir à quelle présentation nous souhaitions assister. Lors des soirées, nous avons eu la chance de faire la rencontre de plusieurs acteurs importants de l’écologie animale grâce au « Student & Profesionnal Mixer » et aux différentes réunions de chapitre. Nous avons aussi rencontré plusieurs autres étudiants de différents niveaux qui travaillent de près ou de loin en écologie.
Nous avons aussi participé à un groupe de travail qui a pour but de développer des outils pour les différents étudiants afin d’accroitre les opportunités de développement de carrière. Plus concrètement, je me suis inscrite à un comité en sous-division intitulé « Internationnal liaison ». Ce comité a pour but d’offrir aux étudiants une ouverture sur le Canada, les États-Unis et le Mexique afin de favoriser les échanges. Bien que seulement 10 % des membres de la TWS soient canadien, nous avons dénoté un très grand intérêt à intégrer les membres internationaux dans les projets actuels et futurs. Cette conférence a été une réussite, tant sur la qualité que sur le contenu des conférences.
Je tiens à remercier le CEF, sans qui le voyage n’aurait pas été possible.
25 novembre 2011
Jusqu’où peut mener un stage international financé par le FQRNT?
Texte et photos par Simon Bilodeau Gauthier
Réponse courte: jusqu’à un post-doc de deux ans à l’étranger!
À l’été 2010, l’Allemagne s’est presque qualifiée pour la finale de la Coupe du monde de soccer. J’y étais, mais moi, j’avais déjà gagné! Alors que j’étais étudiant au doctorat en sciences de l’environnement à l’UQAM et au CEF, j’avais gagné une bourse pour un stage de trois mois à Freiburg, en Allemagne, dans le cadre du Programme de stages internationaux du Fond québécois de recherche sur la nature et les technologies (FQRNT).
Les contacts que j’ai établis et les connaissances que j’ai acquises lors ce stage m’ont permis ensuite de développer un projet de recherche postdoctorale, qui a obtenu les faveurs du jury du FQRNT et m’a valu une nouvelle bourse – pour un post-doctorat, cette fois, dans le même établissement visité durant mon stage.
Mais comment tout ça a commencé? Mes superviseurs de doctorat poussaient beaucoup leurs étudiants pour que ceux-ci soumettent leur candidature au programme de stages internationaux du FQRNT, voyant par là probablement un excellent ajout à la formation académique de leurs étudiants ainsi qu’un moyen de faire rayonner le CEF hors du Québec. Intéressé par cette possibilité, j’ai cherché un peu pour me trouver une éventuelle destination. D’abord, le programme de stages permet des collaborations avec 14 pays différents, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie. Le choix est quand même assez large, sans pour autant être déboussolant. Ensuite, je me suis demandé si mes superviseurs n’avaient pas déjà quelques contacts à l’étranger, afin de faciliter mon approche d’un professeur étranger qui ne me connaitrait ni d’Ève ni d’Adam. Il s’avérait que oui: un professeur allemand avait jadis été stagiaire postdoctoral dans le labo de mon codirecteur et avait collaboré étroitement avec mon directeur. De plus, une collègue de mon labo à Montréal avait l’année précédente effectué un stage de quelques semaines en Allemagne avec ledit professeur. Pour couronner le tout, il travaillait sur des sujets connexes à celui de ma thèse et pouvait me donner de bons conseils sur un de mes chapitres. Voilà donc ma demande de financement pour un stage international soumise… puis acceptée!
Ce stage de trois mois, à l’été 2010, a eu lieu à l’institut de sylviculture de l’Université de Freiburg, dans la région de la Forêt Noire, en Allemagne. Mon choix d’établissement n’était pas non plus fortuit: l’Université de Freiburg, fondée en 1457, est une des plus vieilles d’Allemagne et a été admise en 2007 dans le cercle sélect des « Universités d’Excellence » allemandes. Elle se retrouve régulièrement dans les classements internationaux des meilleurs établissements universitaires. L’Institut de sylviculture de l’Université de Freiburg est très dynamique, attirant de nombreux étudiants et professeurs de l’étranger, et compte parmi les trois meilleures formations en foresterie d’Allemagne, pays qui a littéralement inventé le domaine il y a trois siècles. De nombreuses opportunités s’offraient donc à Freiburg et au sein de ce programme de recherche pour établir des contacts professionnels, développer de nouvelles habiletés, se familiariser avec des techniques d’analyses novatrices, et déguster quelques excellentes bières et saucisses! De plus, la ville de Freiburg elle-même est un leader européen en développement durable et écoénergétique.
Durant mon stage, j’ai collaboré avec un étudiant allemand (du labo de mon professeur d’accueil et superviseur de stage) dont c’était le premier été de terrain pour son doctorat. Nous avons ensemble conçu et mis en place une expérience en pots pour étudier la compétition racinaire entre des graminées et deux espèces d’arbres de début de succession (Betula pendula et un hybride de Populus tremula). Ce travail me laissait tout de même du temps pour poursuivre la rédaction de ma propre thèse, notamment du chapitre sur lequel j’ai pu recevoir les conseils de mon superviseur de stage. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion d’assister à des séminaires à l’Institut, de donner moi-même un séminaire pour présenter mes travaux de doctorat, de participer à des visites de terrain, et de rencontrer, discuter et fraterniser avec plusieurs étudiants, chercheurs et professeurs. À la fin de mon séjour, j’ai approché mon superviseur de stage pour lui manifester mon intérêt à revenir éventuellement pour effectuer un postdoc avec lui – intérêt qui s’est révélé réciproque.
De retour au Québec, j’ai passé une partie de mon automne à rédiger des demandes de bourse. En collaboration à distance avec mon ex-superviseur de stage et éventuel superviseur de postdoc, j’ai monté une proposition de projet de recherche qui saurait s’intégrer à un autre projet plus vaste dans lequel ce professeur est impliqué. Au printemps suivant, tadam! Proposition acceptée par le FQRNT et bourse octroyée!
Me voici donc arrivé depuis deux semaines dans le sud-ouest de l’Allemagne. Les jours où le brouillard se lève, on aperçoit les épinettes de Norvège (Picea abies, épicea commun pour les Belges et Français, Gemeine Fichte pour les Allemands) qui recouvrent les montagnes de la Forêt Noire. Mon rôle de stagiaire postdoctoral se dessine peu à peu. Je serai principalement impliqué dans un groupe de recherche pan-européen sur la biodiversité fonctionnelle des forêts (FunDivEurope), mais pourrai bien aussi participer aux activités d’un autre projet semblable en Chine (Biodiversity and Ecosystem Functioning, BEF-China). Il y aura probablement des étudiants de baccalauréat et de maîtrise à encadrer, des activités à organiser ou auxquelles contribuer avec les étudiants de doctorat, peut-être des cours ou séminaires à donner (l’Institut de sylviculture a aussi un programme de maîtrise en foresterie qui s’adresse à un public international et qui se donne en anglais). En si peu de temps depuis mon arrivée, j’ai participé à la réunion annuelle des étudiants de cycles supérieurs de la faculté des sciences (qui a eu lieu dans un chalet en montagne), j’ai assisté à une pratique de soutenance de thèse en allemand (je n’en ai pas compris plus du quart, mais j’ai tout de même réussi à faire des commentaires constructifs), j’ai été présent à un mariage entre un Allemand et une Turque (des amis rencontrés lors de mon stage l’année précédente), et jai conduit une minuscule voiture dans les minuscules rues européennes (c’est pas du tout comme un pick-up dans un power center nord-américain).
La morale de cette histoire?
Prendre part au programme de stages internationaux du FQRNT ouvre des portes et favorise les apprentissages, les découvertes et les rencontres. Ça permet d’aller sonder le terrain pour planifier un séjour plus extensif; voir si on apprécie la ville, le milieu de travail, les collègues, le superviseur, et explorer les possibilités académiques et professionnelles.
Un stage à l’étranger, ça change pas le monde, mais ça pourrait vous changer, vous!
To what can an FQRNT-funded international internship lead us?
Text & photos by Simon Bilodeau Gauthier
Short answer: to undertake a 2-year postdoc in a foreign country!
Indeed, I had the opportunity to take part in the international internship program of the Fond québécois de recherche sur la nature et les technologies (FQRNT) during three months in summer 2010, when I was a PhD student in environmental sciences at UQAM and CFR. The contacts I have established and the knowledge I have acquired during this internship allowed me afterwards to develop a postdoctoral project, which has obtained the favors of the FQRNT jury and made me receive a postdoctoral scholarship in order to do a postdoc in the same institution visited during my internship.
But let's step back a moment to review how it all began. My PhD supervisors were pushing their students to apply to the internship program of the FQRNT, thereby probably seeing a great addition to the academic training of their students and a way to make the CFR known outside of Québec. Interested in this opportunity, I looked to find a possible destination. First, the internship program allows collaborations with 14 countries in North America and South America, Europe and Asia. The choice is quite large, without being confusing. Then I wondered if my supervisors did not already have some contacts abroad in order to facilitate the approach to a foreign teacher who does not know me from Adam. It turned out that yes, a German professor had once been a postdoctoral fellow in the lab of my co-director and had worked closely with my director. In addition, a colleague from my lab in Montreal had gone the previous year for an internship in Germany during a few weeks with that same professor. To top it off, he worked on topics related to that of my thesis and could give me good advice on one of my chapters. So my request for funding for an international internship was submitted... and accepted!
This three-month internship in the summer of 2010 was held at the Institute of Silviculture of the University of Freiburg, near the Black Forest, Germany. My choice of establishment was not fortuitous: the University of Freiburg, founded in 1457, is one of the oldest in Germany and in 2007 was admitted into the select group of the "Universities of Excellence" of the country. It is found regularly in international rankings of the best universities. The Institute of Silviculture, University of Freiburg is very dynamic, attracting many students from abroad, and one of the three best academic trainings in forestry in Germany, a country that literally invented the field three centuries ago. Therefore, many opportunities were available in Freiburg and in this research program to establish professional contacts, develop new skills and become familiar with innovative analysis techniques. In addition, the city of Freiburg itself is a European leader in sustainable development and energetic efficiency.
During my internship, I worked with a German student (from the lab of my host professor and internship supervisor) who was starting the first field season of his doctorate thesis. We designed and set up a pot experiment to study root competition between grasses and two species of early-successional trees (Betula pendula and a hybrid of Populus tremula). This work still left me with time to continue writing my thesis, especially the chapter on which I received the advice of my internship supervisor. I also had the opportunity to attend seminars at the Institute, to give a seminar myself in order to present my doctoral research, participate in field trips, as well as meet, discuss and socialize with several graduate students, researchers and professors. At the end of my stay, I talked to my internship supervisor to inform him of my interest to eventually return to do a postdoc with him - which turned out to be a mutual interest.
Back in Quebec, I spent part of my autumn writing grant applications. In collaboration with my former internship supervisor and eventual supervisor postdoc, I set up a proposal for a research project that would fit into another larger project in which the professor is involved. The following spring, ta-dah!, proposal accepted by the FQRNT and scholarship awarded!
I have now been in the south-west of Germany for two weeks. On days when the fog lifts, you can see the Norway spruces (Picea abies, common spruce to Belgians and French, Gemeine Fichte to Germans) that cover the mountains of the Black Forest. My role as a postdoctoral fellow is emerging little by little. I will be mainly involved in a pan-European research group on the functional biodiversity of forests (FunDivEurope), but could also affect the activities of another similar project in China (Biodiversity and Ecosystem Functioning, BEF-China). There will probably be students of Bachelor and Master levels to coach, activities with doctoral students to organize or to contribute to, and maybe seminars to give or courses to teach (the Institute of Forestry also a master's degree in forestry that caters to an international audience and is given in English). In such a short time since my arrival, I attended the annual meeting of the graduate students of the Faculty of Sciences (which took place in a cabin in the mountains), a practice for a thesis defense in German (understood just a quarter of it, but still managed to make constructive comments), a wedding between a German and a Turk (friends met during my internship the previous year), and I drove a tiny car in the tiny European streets (it's not at all like a pick-up truck in a North American power center).
What is the take-home message of this entire story?
Taking part in the international internship program of the FQRNT opens doors and facilitates learning, discoveries and encounters. It allows you to go and test the waters before planning a more extensive stay, to see if you appreciate the city, workplace, colleagues, supervisors, and to explore the academic and professional opportunities.
Doing an internship abroad doesn’t change the world, but might be world-changing to you...
25 novembre 2011
Science des sols: Une conférence d’envergure
Texte et photos par Amelie Trottier-Picard
Du 16 au 19 octobre 2011 s’est déroulée au Texas la conférence annuelle conjointe entre la Soil Science Society of America, la Crop Science Society of America et l’American Society of Agronomy, à laquelle s’ajoutait également la Société canadienne de science du sol. Toutes ces sociétés sont en mesure de réunir un nombre impressionnant de personnes, soit plus de 4 000 cette année! Au cours de la conférence, une vingtaine de sessions pouvaient être menées simultanément. C’est dire jusqu’à quel point les participants avaient l’embarras du choix.
La Soil Science Society of America contient onze divisions séparées par thématique. Je me suis concentrée sur les activités de la division des sols forestiers (S7–Forest, Range and Wildland Soils). Notamment, une journée a été consacrée à un Symposium sur la bioénergie et la fertilité des sols avec une matinée de conférences et un après-midi réservé à la présentation d’affiches scientifiques, dont ma contribution. La bioénergie est un sujet d’actualité, comme en témoignent le dernier rapport spécial du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les sources d’énergies renouvelables, ou la contribution de Greenpeace plus tôt en novembre.
Il ne s’agit pas d’un nouvel enjeu et les participants ont été invités à ne pas jeter aux oubliettes le travail phénoménal effectué depuis les années 1950. La fertilité des sols à long terme (plusieurs rotations) suite au retrait de la biomasse et l’ajout d’engrais comme compensation au retrait d’éléments nutritifs du système ont été beaucoup étudiés au cours des dernières décennies.
Malgré les efforts déjà investis en recherche, les études menées aujourd’hui restent pertinentes, comme celles s’attardant à la spécificité des sites. La texture du sol (sol sableux vs. argileux) aurait un effet sur la rétention des éléments nutritifs et, par conséquent, sur la sensibilité des sites au retrait de la biomasse forestière. À grande échelle, la rentabilité et la durabilité d’une telle exploitation diffèrent beaucoup entre la forêt boréale et une plantation d’eucalyptus au Brésil.
Cette conférence m’a permis de rencontrer de nombreux chercheurs canadiens travaillant sur la biomasse forestière, en plus de vivre l’expérience d’une conférence regroupant plusieurs milliers d’étudiants, professeurs, chercheurs et autres. Ma participation à cette conférence a été rendue possible grâce à la contribution financière du CEF .
3 novembre 2011
Stage en écologie des perturbations et conférence Wind and trees 2011 | University of Georgia, Athens, États-Unis
Texte et photos par Kaysandra Waldron
Je suis étudiante au doctorat à l’Université Laval sous la supervision de Jean-Claude Ruel et de Sylvie Gauthier. Mon projet de doctorat porte sur la dynamique du chablis en forêt boréale irrégulière et son implication en aménagement forestier écosystémique. Je me concentre donc sur la pessière à mousses de l’est et sur la sapinière à bouleau blanc de l’est. Un stage portant sur la dynamique du chablis dans un autre écosystème s’avérait être pertinent dans ma formation. J’ai donc réalisé un stage de 3 mois à l’été 2011 à l’University of Georgia (UGA) à Athens, GA, aux États-Unis. Le Dr Chris Peterson et ses étudiants gradués m’ont accueillie dans leur laboratoire. Finalement, j’en ai profité pour participer au congrès Wind and Trees 2011 qui se déroulait au même endroit.
Le stage, qui comprenait un volet terrain important, a été effectué dans une forêt du nord de l’état de la Géorgie ayant été affectée par une tornade sévère en avril 2011. En compagnie de Luke Sneider, étudiant au doctorat sous la supervision du Dr Peterson, des inventaires post-chablis ont été réalisés. Ces inventaires portaient, entres autres, sur la microtopographie en monticules et en cuvettes caractéristiques des forêts victimes de chablis, sur la biodiversité végétale, sur le volume de bois mort sur pied et au sol ainsi que sur les essences affectées par le chablis. Des inventaires ont aussi été réalisés dans des chablis ayant été récoltés. Le Dr Peterson et son équipe veulent entre autres caractériser l’environnement suite à un chablis sévère, comme c’est le cas après une tornade, et vérifier l’impact des coupes de récupération sur les caractéristiques post-perturbations.
Ce stage m’a donc permis de visualiser les causes et conséquences du chablis dans un environnement totalement différent de celui où j’effectue mes études de doctorat. Ce séjour s’est donc avéré très instructif pour moi et a contribué à améliorer mes connaissances sur les impacts potentiels du chablis en forêt tempérée, tout comme ceux des coupes de récupération. J’ai donc par le fait même amélioré ma capacité d’identification de plantes, appris de nouvelles techniques d’échantillonnage en environnement post-tornade et observé plusieurs espèces animales et végétales que je n’avais jamais vues auparavant. De plus, de constater de ses yeux la force que possède les tornades et l’importance des dommages qu’elles causent est très impressionnant. Ce stage fut aussi une belle occasion pour moi de rencontrer des chercheurs œuvrant dans un domaine connexe au mien. En plus de sa pertinence sur le plan professionnel, mon séjour en Géorgie a aussi été très enrichissant sur le plan personnel.
Le congrès Wind and Trees accueille plusieurs chercheurs venant de partout dans le monde effectuant des recherches touchant de près ou de loin les arbres et les perturbations par le vent. Du 31 juillet au 4 août 2011, c’est à l’University of Georgia qu’avait lieu cette rencontre. Les sessions ont été variées et toutes très intéressantes. Elles touchaient, entres autres, l’écologie des perturbations, la physiologie de l’arbre, la climatologie, etc. Les étudiants côtoyaient les grands noms dans les différents domaines associés aux perturbations forestières causées par le vent. Une sortie terrain dans les montagnes du nord de la Géorgie a aussi été effectuée, permettant aux chercheurs et étudiants de constater l’ampleur des dégâts causés par la tornade d’avril 2011. L’ambiance lors du congrès était conviviale et propice à la création de liens entre les participants.
Je tiens à remercier le Dr Chris Peterson et ses étudiants qui m’ont accueillie dans leur laboratoire, particulièrement Luke Sneider, étudiant au doctorat. Sincères remerciements également au CEF pour le financement d’une bonne partie du stage et du congrès.
24 octobre 2011
Compte rendu du « Poplar council of Canada »
Texte et photos par Vincent Maurin
La réunion annuelle du Conseil du Peuplier Canadien a eu lieu cette année à Edmonton du 18 au 24 septembre 2011, sous l’intitulé de « Poplars and Willows on the Prairies ». Était joint aussi à la conférence, le Conseil Américain du Peuplier et la Commission Internationale du Peuplier. Les participants étaient réunis dans un lieu quelque peu singulier, le « West Edmonton Mall », soit le plus grand centre commercial d’Amérique du Nord. Outre le plus grand parc aquatique intérieur au monde et un immense parc d’attraction intérieur, les participants ont eu accès à de nombreuses présentations. Les croisements dirigés des peupliers et saules, leur génomique, mais aussi leurs applications environnementales ont été les principaux thèmes abordés lors des sessions de présentations orales.
Les deux journées de visite terrain ont mis en avant les thèmes abordés durant les présentations, avec notamment la visite d’un verger à graine, d’une pépinière ou encore du « Canadian Wood Fibre centre ». Deux autres visites nous ont donné un bon aperçu des utilisations du peuplier et du saule en Alberta, comme une plantation de 2 ha, irriguée avec les eaux usagées de la station d’épuration dans la municipalité de Whitecourt et le programme de ferme de peupliers d’Al-Pac (Alberta-Pacific Forest Industries Inc), dont l’objectif à terme est de 8 à 10 % de ces besoins en fibre à proximité de l’usine et ce en étant certifiée FSC.
Les plus intrépides ont pu continuer l’aventure dans le nord de l’Alberta, avec une excursion post-conférence de deux jours à Fort MacMurray, le royaume des sables bitumineux. Sensation étrange d’un retour dans le passé lors de la ruée vers l’or. L’accent a été mis sur les sites qui ont reçu la certification de réhabilitation. Comment restaurer les sites exploités avec les résidus (sable). Plusieurs sites ont été visités, avec différents hauteur de résidus, différentes espèces d’arbres et arbustes, mais aussi des sites en devenir avec la volonté de recréer des milieux humides et des lacs.
Ce voyage a été possible grâce aux bourses du CEF.
25 juillet 2011
Compte-rendu | 8e North American Forest Ecology Workshop (NAFEW)
Texte par Sandrine Gautier-Éthier]
Le NAFEW (North Amercian Forest Ecology Workshop), conférence bisannuelle, avait lieu à Roanoke en Virginie du 19 au 23 juin 2011. Durant les quatre jours de conférence, sous le thème de « L’écologie forestière dans un paysage aménagé », les participants ont pu assister à plus de 150 présentations sur des sujets allant de l’adaptation aux changements climatiques aux sols forestier en passant par l’architecture de l’arbre. Le CEF y était bien représenté par une délégation composée de deux chercheurs réguliers (Annie DesRochers et Timothy Work), d’une étudiante au doctorat (Jenna Jacobs) et de quatre étudiants à la maîtrise (Daniel Chalifour, Ching-Chih Chen, Sandrine Gautier-Éthier et Rudiger Markgraf). Tous ont présenté les résultats de leurs recherches aux centaines de participants.
Chacune des sessions était bien équilibrée; les grands noms (Shugart, Lorimer, Landhausser...) côtoyaient les étudiants gradués et les intervenants du milieux. Des choix difficiles ont dû être faits puisque le très grand nombre de sessions en parallèle et notre incapacité à se cloner rendaient impossible d'assister à toutes ces présentations intéressantes. Les discussions suscitées au cours des présentations trouvaient écho dans celles plus informelles qui animaient les repas.
Les participants ont dû faire un autre choix difficile il a fallu opter pour l'une des cinq sorties sur le terrain proposées. Toutes situées en périphérie de Roanoke, elles offraient la possibilité de visiter cinq écosystèmes très différents. Que les participants aient choisi de visiter une plantation de pins, une forêt secondaire feuillue ou un parc de conservation, tous ont profité de la belle température et apprécié les informations offertes par les guides. Cette journée passée à l’extérieur nous a donné à tous un avant-goût de la diversité que recèle le sud des Appalaches.
L’esprit de convivialité qui régnait entre les participants a permis à tous de créer de nouveaux contacts et même des amitiés. Ce fut une très belle expérience et une conférence réussie.
Ce voyage a été possible grâce aux bourses du CEF
29 juin 2011
Compte-rendu | International symposium on dynamics and ecological services of deadwood in forest ecosystems
Texte par Pierre Drapeau
Dans des forêts naturelles québécoises, la présence de bois mort est si omniprésente que l’idée que cette « ressource » soit importante ou précieuse semble frôler le ridicule. C’est pourquoi l’usage courant a consacré l’expression qu’il faut éliminer le « bois mort », tant d’un point de vue forestier que dans la gestion des ressources humaines d’une organisation! Pourtant, à l’échelle mondiale, la diminution de la disponibilité en matière ligneuse morte dans les forêts aménagées est présentement considérée comme l’une des principales causes de perte de diversité biologique. À titre d’exemple, dans les forêts scandinaves souvent cités comme modèles en production ligneuse, le quart des espèces actuellement menacées sont associées aux arbres morts. Ce qui nous semble banal d’un point de vue québécois est ainsi une source d’intérêt pour les chercheurs étrangers, particulièrement pour ceux provenant de pays où les aménagements forestiers passés ont considérablement raréfié la quantité de bois mort!
C’est dans ce contexte que des chercheurs de l’UQAT et de l’UQAM ont organisé un Symposium international sur la dynamique et les services écologiques du bois mort dans les écosystèmes forestiers . Ce symposium a eu lieu du 15 au 19 mai 2011 au centre des congrès de Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue. Sous le thème « question de vie et de diversité », les fonctions écologiques du bois mort ont été discutées: importance pour la faune vertébrée (oiseaux, mammifères) ou invertébrée (insectes), pour la diversité de champignons et de plantes invasculaires, substrat de germination pour certaines essences d’arbres d’intérêt commercial, puits de carbone, utilisation comme biocarburant. Des conférenciers invités ont donc informé les participants des rôles que joue le bois mort pour le maintien de la diversité faunique, tant pour les insectes (Juha Siitonen, Finlande) que pour les communautés animales d’oiseaux et de mammifères (Kathy Martin, Colombie-Britannique). D’autres fonctions écologiques du bois mort liées à la séquestration du carbone dans un contexte de lutte au réchauffement climatique (Martin Moroni, Tasmanie), et son utilisation comme biocarburant en tenant compte du rôle-clé qu’il joue dans les écosystèmes forestiers (Christophe Bouget, France) ont été abordées. Des conférenciers ont également expliqué comment on doit considérer le maintien des fonctions du bois mort dans les divers processus de gestion forestière à l’échelle internationale (Ian Thompson, Ontario), et même comment on peut restaurer les espèces associées au bois mort dans les écosystèmes forestiers intensément aménagés (Daniel Vallauri, France). Outre ces conférences, 110 autres communications orales ou par affiche ont également été présentées par des chercheurs.
Bien que d’autres colloques et ateliers aient été menés ces dernières années sur le bois mort, cet événement est le premier à générer une participation aussi importante sur le plan international réunissant des chercheurs provenant d’une vingtaine de pays sur quatre continents: États-Unis, Suède, Allemagne, France, Irlande, Nouvelle-Zélande, Australie, Suisse, Japon, Estonie, Italie, Congo, Pologne, Finlande, Belgique, République Tchèque … Ce symposium a accueilli un total de 130 participants.
En plus des trois jours de communications scientifiques, une journée complète du symposium a été consacrée à une visite sur le terrain à la forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet (cogérée par l’UQAT et l’UQAM), afin de visualiser de façon directe l’importance écologique du bois mort dans les écosystèmes forestiers. De la mort de l’arbre à son incorporation au sol, un cortège important d’espèces sont associés à différents stades de dégradation du bois mort. Cette visite, a permis aux participants de se familiariser avec les écosystèmes forestiers boréaux de l’Abitibi-Témiscamingue, ainsi que des travaux de recherche qui y sont menés conjointement par l’UQAT et l’UQAM. Utilisation des arbres morts par la faune, essais sylvicoles de coupes partielles, démonstration des pratiques actuelles de récolte au Québec, visite de dispositifs de travaux de recherche en cours – la journée fut bien remplie pour les participants répartis dans quatre autobus! La coordination de cette visite était assurée par le professeur-chercheur de l’UQAT Brian Harvey, responsable de la forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet. La veille, la conférencière-invitée Kathy Martin (Colombie Britannique) a présenté ses travaux sur les communautés fauniques et les liens unissant les arbres morts, les excavateurs de cavités (pics), et les utilisateurs secondaires de celles-ci, soit plus d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux et de mammifères en forêt boréale. Les travaux sur le même thème menés en Abitibi par l’équipe du professeur Pierre Drapeau du département des sciences biologiques de l’UQAM, président du comité scientifique du symposium et co-directeur du Centre d’étude de la forêt (CEF), ont aussi été présentés tant via des conférences scientifiques que lors de la visite terrain. Au Québec comme en Colombie-Britannique, le Peuplier faux-tremble semble être une essence-clé pour la faune vertébrée utilisatrice d’arbres morts et de cavités, ce qui tend à rapprocher les chercheurs de l’est et de l’ouest du continent!
Pour une vingtaine de participants, le séjour s’est prolongé encore pour quelques jours au Québec. En effet, ceux-ci ont participé à une excursion post-symposium de trois jours en forêt boréale qui s’est rendu jusqu’à la centrale hydroélectrique Robert-Bourassa, ainsi que dans la communauté Crie de Chisasibi. Ce séjour dans la région du Nord-du-Québec leur a permis de visualiser des territoires encore « vierges » soumis aux perturbations naturelles (en particulier les feux de forêt), ce qui est une occasion unique pour plusieurs chercheurs, notamment d’origine européenne, où les écosystèmes forestiers ont été considérablement modifiés depuis des siècles par les activités humaines.
Le symposium international dans son ensemble fut un franc succès, à un point tel que des discussions sont en cours pour que l’événement soit tenu de façon récurrente dans divers pays dans les années futures. Si c’est le cas, l’UQAT et l’UQAM par le biais du CEF et de la chaire industrielle CRSNG en aménagement forestier durable pourront toujours considérer avoir été les instigateurs de cet événement scientifique international!
Pierre Drapeau, président du comité scientifique Louis Imbeau, co-président du comité organisateur Suzanne Brais, co-présidente du comité organisateur
29 juin 2011
Stage d'écologie comportementale et chimique en Guyane
Texte et photos par Mélanie McClure
Je suis étudiante au doctorat à l’Université Concordia sous la supervision du Dr Emma Despland où j’étudie les avantages écologiques que confère la grégarité, ainsi que les mécanismes comportementaux permettant la coopération entre les individus. À cette fin, je combine des études en laboratoire et sur le terrain, en utilisant des approches d’écologie chimique et comportementale, ainsi que de la modélisation informatique. J’ai réalisé un stage cet hiver d’une durée de 4 mois en Guyane Française grâce au programme de stages internationaux du FQRNT administré par le groupement stratégique du CEF. Comme pour ma maîtrise et mon doctorat, mon projet de stage s’inscrivait dans un cadre d’écologie comportementale et chimique, et me permis d’apprendre de nouvelles techniques, d’appliquer les connaissances préalablement acquises sur un nouveau système et affermir mon expérience antérieur avec les écosystèmes tropicaux.
Le stage a été réalisé à la station de recherche Hydreco, à Petit Saut, et à l'UMR ‘Écologie des Forêts de Guyane’ (ECOFOG), à Kourou, sous la supervision du Dr Gibernau. ECOFOG est la plus importante institution de recherche tropicale française et regroupe plusieurs organismes, dont le CNRS, l'INRA et le CIRAD en une unité de recherche forte, cohérente, originale et moderne, résidant en zone tropicale humide afin d'intégrer différentes approches et dont l'écologie est le centre du projet scientifique. Le Dr Gibernau et son équipe y travail pour étudier l'écologie évolutive des interactions plantes-insectes. Les activités de recherche développées dans son équipe utilisent des approches variées, dont la biologie et l'écologie des populations, l'écologie chimique, moléculaire et comportementale, afin d'étudier les interconnexions entre les espèces et leur environnement. Mais c’est à Hydreco que j’ai résidé et où j’ai fait la majorité de mon travail, car cette petite station de recherche privé est localisé directement dans la forêt et elle possède une grande collection d’insectes auquel je pouvais faire référence.
Projet
Le projet de stage faisait partie d’une grande étude interdisciplinaire intégrant la chimie des composés volatils avec la biologie de la pollinisation afin de déterminer si la composition des odeurs florales reflète des délimitations entre les espèces et s’ils peuvent faciliter la différentiation et ultimement la spéciation chez les Aracées. Car en effet, la compréhension des processus qui mènent à l’origine des espèces et à la biodiversité est fondamental en évolution. Étant donné le rôle important des odeurs florales pour attirer les pollinisateurs, leur composition pourrait refléter des délimitations entre les espèces et pourrait, de ce fait même, faciliter la spéciation. Les adaptations pouvant limiter la fréquence de reproduction entre les populations sont d’un intérêt particulier, car elles contribuent à notre compréhension de l’origine de nouvelles espèces.
Les Aracées sont un système d’étude idéal, car les odeurs florales jouent un rôle primordial dans l’attraction d’une grande diversité de pollinisateurs et plusieurs espèces possèdent des syndromes de pollinisation très spécialisés tels que la thermogénèse. La volatilisation des composés odorants serait particulièrement importante et fortement adaptative chez les Aracées dont certains pollinisateurs ne produisent plus de phéromone sexuelle et qui dépendent donc uniquement de l’odeur des inflorescences pour se réunir et se reproduire. Chez plusieurs Aracées il y a donc coévolution mutualiste, où le succès reproducteur de la plante et du pollinisateur dépend de la production et de la transmission d’un signal odorant honnête de la part de l’inflorescence. Chez ces espèces dont l’odeur florale a un rôle important dans le comportement reproducteur du pollinisateur, les composés odorants devraient être spécifiquement adaptés pour des pollinisateurs spécifiques. Chez les orchidées Ophrys, par exemple, chaque espèce possède une odeur distincte afin d’attirer un pollinisateur spécifique. Pourtant, des différences géographiques dans l’assemblage et du comportement de spécificité des pollinisateurs pourraient causées une sélection divergente des traits floraux au sein d’une même espèce.
Ce système fournit une opportunité unique d’étudier l’adaptation et la spéciation, car les traits floraux tels que les odeurs peuvent conférer une spécificité du pollinisateur et devraient aussi contribuer à l’isolement pré-reproductif. Spécifiquement, les objectifs de cette étude sont 1) d’élucider le rôle des composés volatils dans l’attraction des pollinisateurs, 2) de caractériser la spécificité des composés volatils et des pollinisateurs entre les espèces sympatriques et entre les populations géographiquement distinctes, et finalement 3) de déterminer si la différentiation des pollinisateurs entre les populations est liée aux différences des composés volatils.
Lors de mon séjour à Hydreco j’ai aussi eu l’opportunité de rencontrer plusieurs équipes de recherche françaises qui y séjournaient aussi. Leurs projets de recherches étant très variés, les discussions fut toujours très intéressantes et stimulantes. D’ailleurs, j’ai eu la chance de rencontrer une équipe de 2 étudiants venant de l’Université de Montpellier et qui travaillait sur les odeurs de figuiers. Suite à nos maintes discussions, j’ai pu apprendre une deuxième technique d’échantillonnage des odeurs. Cette technique d’extraction par chromatoprobe modifié avec ‘headspace’ consiste à remplir un sachet en plastique Nalophan (plastique sans odeur) de figues (ou ce de quoi on veut extraire l’odeur) et fermer des deux côtés avec une ficelle. De petits filtres sont insérés dans de petits tubes qui, à leur tour, sont insérés dans le sac (sans qu’ils touchent les parois ou les fruits!). Les sacs doivent être fermés pendant 30 min avant le début de l’extraction afin de concentrer l’odeur, et l’extraction ne dure que 5 minutes. Pour faire l’extraction, les tubes accrochés aux filtres sont reliés à un débimètre, qui lui est relier à une pompe. Et voilà, le tour est joué. Cette technique nécessite que tous les échantillons soient faits en double car un filtre sert à l’identification des composés, et le deuxième sert à la quantification des composés, alors qu’avec la première technique, un seul échantillon est nécessaire. Comme avec la première technique mentionnée, un sac rempli d’air ambiant est utilisé en tant que témoin.
Ce stage a été extrêmement intéressant et instructif par la diversité des techniques apprises ainsi que par son caractère international. J’ai pu affermir mon expérience du terrain en forêt tropical et pratiquer mes connaissances d’identification des plantes et des insectes, mais surtout j’ai pu apprendre un grand nombre de nouvelles techniques, dont la production de spécimens d’herbier et l’échantillonnage des odeurs florales. En particulier, les deux techniques que j’ai apprises pour récolter les odeurs me seront fortement utiles dans la continuation de mes recherches en écologie chimique. En plus d’avoir été une expérience instructive, mon stage en Guyane Française fut aussi une expérience enrichissante. J’ai pu rencontrer de nombreux chercheurs, dont certains avec qui j’ai gardé contact.
Je tiens à remercier le Dr Gibernau et son équipe qui m’ont accueilli dans leur laboratoire, et en particulier son étudiante au doctorat Marion Chartier qui m’a enseigné la technique de récolte des odeurs. Un gros merci aussi à l’équipe d’Hydreco pour tout leur aide ainsi que leur accueil chaleureux, et à l’équipe figuier de l’Université Montpellier, Lucie Conchou et Mathieu Duvignau, pour m’avoir enseigné leur technique de récoltes des odeurs. Et finalement, mais non le moindre, j’aimerais remercier les organismes qui ont accepté de financer mon stage en Guyane, soit le FQRNT et le CEF.
20 mai 2011
Stage chez les mycorhizes de l'Ouest
Texte par Annick St-Denis
Saviez-vous que des nutriments peuvent être échangés d’un arbre à l’autre via un réseau mycorhizien? Les mycorhizes sont des champignons qui s’associent aux racines des plantes. Chez les arbres, il existe deux types de mycorhizes: les ectomycorhizes et les mycorhizes arbusculaires (ou endomycorhizes). Ces dernières pénètrent à l’intérieur des cellules racinaires alors que les ectomycorhizes les entourent. Ce sont les ectomycorhizes qui peuvent former de grands réseaux mycorhiziens et relier plusieurs arbres entre eux. Les chercheurs réalisent de plus en plus l’importance des mycorhizes dans des processus écologiques comme la succession, la résilience, la performance des semis, etc. Par exemple, les taux de survie et de croissance des semis sont habituellement plus élevés lorsqu’ils accès aux mycorhizes.
C’est dans cet esprit de découverte que j’ai fait mon stage de deux mois au sein du laboratoire de Suzanne Simard à UBC, Vancouver. Ce stage m’a permis de m’initier au monde merveilleux des mycorhizes et de la microbiologie. J’y ai entre autres appris à faire de l’amplification d’ADN par PCR dans le but d’identifier les espèces de mycorhizes. J’ai aussi appris à estimer la colonisation des racines d’arbres par les ectomycorhizes, qui peut se faire à l’œil nu, ainsi que la colonisation par les mycorhizes arbusculaires en teingnant les racines (staining). Finalement, j’ai été initiée à l’analyse des phospholipides (PLFA), une technique qui permet d’estimer la proportion de différents grands groupes de microorganismes du sol comme les bactéries, les mycorhizes arbusculaires et les autres champignons (ectomycorhizes, saprophytes).
Ce stage m’a également permis daméliorer le protocole de mon étude en pot sur l’effet de l’inoculation de sol forestier sur la croissance de semis d’arbres. Je tiens à remercier sincèrement Suzanne Simard, Shannon Wright-Guichon, Yoriko Suzuki et Kate Del Bel pour leur accueil chaleureux, leur aide et leurs conseils.
Ce stage a été rendu possible grâce à l’attribution d’une bourse du CEF, programme stage.
10 mai 2011
TOPIC – réseau Canadien de traits
Texte par Isabelle Aubin
Un atelier portant sur le développement d’un réseau Canadien de bases de données de traits a eu lieu à la Réserve Naturelle Gault du Mont St-Hilaire. Cet atelier a permis aux partenaires du réseau nouvellement constitué de se rencontrer et de discuter de points clés tel que le fonctionnement, les avantages et les défis du réseautage des bases de données. Nous avons également profité de l’expertise d’Éric Garnier (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive) et de Sophie Gachet (Université Paul Cézanne), chercheurs européens familiers avec ce type de réseau. Initiatives du Service Canadien des Forêts, ce réseau regroupe à ce jour des chercheurs universitaires et gouvernementaux du Québec et de l’Ontario dont plusieurs chercheurs du CEF (Martin Lechowicz, Alain Paquette, Isabelle Aubin, Alison Munson,Christian Messier,Bill Shipley, Nicole Fenton, Louis DeGrandpré) et se développe en étroite collaboration avec les bases de données de traits européennes et internationales.
5 mai 2011
Cours du CEF Traits des espèces
Texte et photos par Benoit Lafleur
C’est à la Réserve naturelle Gault du mont Saint-Hilaire que s’est déroulé du 25 au 28 avril dernier le cours intitulé Traits des espèces: pour une approche fonctionnelle de la biodiversité, des organismes à l’écosystème. Ce cours, offert par le CEF et organisé par Alison Munson, a permis à 25 étudiants gradués et postdocs venus de partout à travers le monde de se familiariser avec les divers concepts et théories liés à l’approche des plant traits. Ces traits sont définis comme étant des caractères phénologiques distincts d’une plante; ils sont héritables et ont une influence sur la valeur adaptative (i.e., le « fitness ») des individus. Ultimement, ces traits ont une influence sur l’assemblage et la dynamique des communautés végétales, ainsi que sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes. Les étudiants ayant assistés au cours ont pu bénéficier des connaissances de plusieurs chercheurs liés au CEF (Isabelle Aubin, Marty Lechowicz, Christian Messier, Alison Munson, Alain Paquette et Bill Shipley), en plus de celles d’Éric Garnier (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive), Peter Reich (University of Minnesota), Juan Posada (Universidad del Rosario Colombia) et Sophie Gachet (Université Paul Cézanne).
La semaine fut bien remplie et parfois épuisante mentalement, mais le cours fut hautement instructif pour tous. Il s’agit d’un cours important pour quiconque s’intéresse à la dynamique des communautés végétales et au fonctionnement des écosystèmes, particulièrement dans le contexte des changements globaux. Ceux intéressés à en savoir plus sur les « plant traits » sont invités à consulter la page web de CEF consacrée au cours . On y retrouve une série d’articles qui permettront à tous de se familiariser avec le concept ou de raffiner leurs connaissances!
19 avril 2011
5e Colloque du CEF: de grandes présentations!
Texte et photos par Mélanie Desrochers
Les 10 au 12 avril derniers, le CEF organisait sont 5e Colloque annuel à l'Hôtel Pur à Québec. Plus de 210 personnes, membres et non membres du CEF ont participé à l'événement. Cette année, plusieurs chercheurs de la région de la capitale nationale se sont déplacés, profitant de la venue du Colloque à Québec. Ainsi, la Direction de la recherche forestière du MRNF ainsi que le Centre de foresterie des Laurentides (RNCAN) étaient bien représentés. Tous sont en accord pour dire que la qualité des présentations était très relevée cette année!
Le dimanche soir, le Colloque a été lancé par un débat sur le thème Pourquoi accorder tant d'importance à la biodiversité? , animé par Mme Hélène Raymond, journaliste à La Semaine Verte de Radio-Canada. Selon une formule "Bar des sciences" particulièrement dynamique, les trois invités ont su provoquer les réactions de la salle. En effet, les pointes se sont lancées entre André Desrochers, membre du CEF et professeur à l'Université Laval, Claude Lavoie , biologiste et professeur à l'Université Laval et Christian Simard , directeur-général de Nature Québec.
Lundi matin, après les traditionnels Course amicale du CEF (fun run) et mot d'ouverture, nous avons eu le plaisir d'écouter l'allocution de Stan Boutin , du Département des Sciences biologiques de l’Université d’Alberta. Il a su entretenir la foule nombreuse avec un sujet percutant: Is there room for ecological conservation in the Oil Sands of Alberta?. Sa présentation est d'ailleurs disponible en ligne.
Par la suite, c'était au tour du nouveau Forestier en chef du Québec, M. Gérard Szaraz , ing. f., M. Sc., M.A.P. de se présenter et de discuter de La détermination des possibilités forestières: nouvelles approches, nouveaux besoins de connaissances. Son allocution a permis de constater que la recherche en sciences forestières aura sa place dans l'avenir de la foresterie au Québec.
Finalement, J. André Fortin, professeur retraité de l'Université de Montréal et du Département des Sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval et chercheur émérite au CEF, a présenté une conférence des plus dynamiques qui a su captiver la foule sur la Fertilité et nutrition des arbres en forêt boréale. Plusieurs étudiants auraient souhaité avoir eu M. Fortin comme professeur, tellement l'intérêt était grand pour sa présentation!
Lundi soir, c'était le temps pour la session d'affiche. Plus de 40 chercheurs ont présenté leurs résultats devant leur affiche. Les discussions se sont poursuivies à la micro-brasserie Korrigane, où plus de 100 personnes ont rempli la place pour cette activité sociale improvisée. Le reste du temps, les membres étudiants du CEF ont présenté 46 présentations orales sur des sujets très variés. La majorité des chercheurs réguliers du CEF ont témoigné à quel point la qualité des présentations était exceptionnelle, digne des plus grands colloques internationaux. Aussi, plusieurs ont souligné à quel point les étudiants ont été respectueux du temps accordé (une inspiration possible pour les chercheurs bien établis??!!).
Le jury qui évaluait les présentations orales était heureux de présenter les lauréats:
Meilleure présentation orale | vote du jury
- Daniel Chalifour | Université Laval | Sous la direction de Louis Belanger et Nelson Thiffault | Préparation de terrain et croissance des plants dans un contexte de regarni de la régénération naturelle en forêt boréale mixte
Daniel se mérite un abonnement d'un an à la revue le Couvert Boréal en plus de l'opportunité d'écrire un article vulgarisé. De plus, il reçoit une bourse de 300 $ versée par le CEF. Le comité organisateur tient à remercier chaleureusement les membres du jury qui ont fait un excellent travail.
Prix Annals of Botany | vote du jury
- Daniel Chalifour | Université Laval | Sous la direction de Louis Belanger et Nelson Thiffault | Préparation de terrain et croissance des plants dans un contexte de regarni de la régénération naturelle en forêt boréale mixte
Ce prix a été remis à la meilleure présentation orale ou affiche dont le sujet portait sur la botanique. Daniel s'est mérité une bourse de 250$.
Meilleure présentation par affiche | vote du public
- Maryse Marchand | UQAM | Mortalité des arbres résiduels après coupe de jardinage: quel est le rôle des opérations forestières?
Maryse se mérite un livre de L'Association forestière des Cantons de l'Est (AFCE ) « Des feuillus nobles en Estrie et au Centre-du-Québec: guide de mise en valeur » et un abonnement d'un an à la revue « Le progrès forestier » avec la possibilité d'écrire un article dans la revue. De plus, l'Institut Forestier du Canada section Orléans, lui a offert un prix de 100$, un abonnement d'un an à la revue Forestry Chronicle ainsi que la parution de sa photo et du résumé de son affiche dans la partie « Nouvelles des sections » du Forestry Chronicle.
Prix de présence
- Cornelia Krause | UQAC, se mérite un forfait pêche en plan européen, d'une durée de trois jours (en semaine) pour quatre peronnes, dans l'une des réserves fauniques du réseau Sépaq , d'une valeur de 1250 $ plus taxes, comprenant l'hébergement en chalet, une embarcation et les droits d'accès à la pêche.
- Rudi Markgraf | UQAM, se mérite un exemplaire du livre "Cent ans de Foresterie", offert par la Faculté FFGG de l'Université Laval.
Merci de votre participation et au plaisir de vous voir en grand nombre en 2012!
Le CEF tient à remercier ses partenaires financiers: