Résumés des présentations et horaire (par ordre chronologique)
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Brindusa Cristina Budei
Chercheur(e) non-membre du CEF (Centre d'enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO))
Session Spéciale
Amphithéâtre Lévis - 08h30
Avec la hausse des températures perçue ces dernières années, les effets des îlots de chaleur urbains (ICU) (températures plus élevées dans les milieux urbains que dans les zones rurales avoisinantes) deviennent un sujet d’intérêt pour la santé humaine. Afin de mesurer ces effets et d’établir des plans d’intervention pour la population à risque, l’INSPQ a souhaité réaliser 1) une cartographie précise de la canopée urbaine pour les six régions métropolitaines de recensement, 2) une cartographie des ICU du Québec urbain pour les années 2013 et 2022 et 3) une analyse de changement des ICU. La cartographie de la canopée a été réalisée à partir des données lidar aéroporté avec un algorithme d’apprentissage profond pour identifier la canopée précisément. Cette donnée est importante pour lutter contre les ICU. Pour les cartographier, un modèle de prédiction des écarts de température relatifs a été développé en utilisant des variables dérivées des images Landsat-8/9, des données hydrographiques et topographiques (R2 : 0.81, erreur moyenne absolue : 1.99 ⁰C). Les écarts de température ont été classifiés en 9 classes. Les classes 8 et 9, définies comme les ICU, ont augmenté de 7% de superficie entre 2013 et 2022. Un indice d'intensité d’ICU permet d’identifier les zones ayant eu un gain en ICU entre 2013 et 2022. Les cartographies de la canopée et des ICU ont été utilisées dans un projet de verdissement afin de prioriser les sites de plantation.
Dorian Gaboriau
Postdoctorant (CEF, UQAT, Institut de Recherche sur les Forêts, Laboratoire international de recherche sur les forêts froides)
Autres auteurs
- Raphaël Chavardes (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Victor Danneyrolles (CEF, UQAC)
- Jeanne Portier (CEF, UQAM)
- Martin Girardin (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Sylvie Gauthier (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Igor Drobyshev (Centre of Southern Swedish Forest Research)
Session Spéciale
Amphithéâtre Lévis - 09h00
Comprendre les moteurs de la dynamique des forêts boréales est nécessaire au soutien de stratégies d’aménagement adaptatives face au changement climatique. Nous avons observé comment les taux de brûlage ont varié depuis le début des années 1700 dans les forêts boréales nord-américaines. Au total, 16 sites d'étude répartis au Canada et en Alaska, ont été utilisés pour étudier l'historique des feux et la variation des taux de brûlage pour la période 1700-1990. Ces taux ont été comparés aux taux de brûlage récents estimés pour la période moderne (1980-2020) en utilisant diverses sources de données. Les taux de brûlage ont montré une tendance à la baisse au cours de la période historique pour la plupart des sites, en particulier entre le début et le milieu des années 1900. La période moderne a enregistré des taux de brûlage moins variables et plus faibles entre les sites, malgré des divergences entre l'est et le nord-ouest de l'Amérique du Nord. Le synchronisme des tendances observées suggère que de vastes schémas spatiaux de conditions atmosphériques ont déterminé les taux de brûlage, en plus des changements régionaux dans l'utilisation des terres, comme l'exclusion et la suppression des feux. Les faibles taux de brûlage observés dans les forêts boréales de l'est du Canada pourraient se poursuivre jusqu’à ce que les précipitations ne compensent plus l’augmentation des températures et dépasse la limite de capacité de suppression des feux.
Mots-clés: forêts boréales, points de rupture, taux de brûlage, modèles de cox, méta-analyse, analyse de survie
Pierre Drapeau
Chercheur(e) régulier(ère) au CEF (CEF, UQAM)
Session Spéciale
Amphithéâtre Lévis - 9h30
Ces dernières années, une crise de confiance et une polarisation du débat public ont mené à une désaffection de nombreux acteurs du milieu face aux enjeux environnementaux que pose l’aménagement de la forêt québécoise. Devant cette perte de confiance d’une partie importante de la population, il y a un besoin urgent d’un regard indépendant venant d’un organisme qui puisse être à même de réaliser des analyses de l’état des forêts tant à l’échelle des régions forestières que de l’ensemble du territoire qui soient fondées sur des données scientifiques probantes. La communauté scientifique universitaire, via le Centre d’étude de la forêt (CEF), a manifesté dans les médias et auprès de diverses instances, son intérêt afin qu’un éclairage rigoureux soit porté sur les enjeux de la gestion durable de la forêt publique du Québec. C’est pourquoi le CEF a proposé la création d’un Observatoire national de la forêt publique qui soit indépendant du gouvernement et doté d’une vision de l’ensemble des ressources et des fonctions du territoire forestier. Nous présentons ici certains éléments et thèmes qui pourraient nourrir les analyses et synthèses qui pourraient être adressées par un tel Observatoire.
Mots-clés: gestion forêt publique
Emma Despland
Chercheur(e) régulier(ère) au CEF (CEF, Université Concordia)
Bloc 1 -
Session Divers
Salle L'Oréal Canada - 12h30
Lors de la rencontre de la COP15 à Montréal en décembre de l'année dernière, les pays du monde ont adopté l'accord Kunming-Montréal sur le Cadre Mondial de la Biodiversité. Cet accord vise à transformer la relation de nos societés avec la nature d'ici 2030, par l'atteinte de 23 cibles ambitieuses. Dans cette présentation, je résumerai brièvement les données scientifiques du rapport IPBES sur lequel l'accord est basé, et décrirai les cibles les plus pertinentes pour la forêt québecoise. J'aimerai ensuite encourager une discussion intéractive sur notre rôle en tant que chercheurs, éducateurs et experts sur la forêt dans l'atteinte de ces cibles.
Mots-clés: COP15, biodiversité
Jeanny Thivierge
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Miguel Montoro Girona (CEF, UQAT, Universdad de Huelva)
- Christoforos Pappas (University of Patras)
- Fabio Gennaretti (CEF, UQAT)
Bloc 1 -
Session Traits fonctionnels
Amphithéâtre Lévis - 12h30
Les perturbations naturelles dont celles dues aux extrêmes climatiques sont susceptibles de modifier les écosystèmes forestiers. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à une sécheresse estivale de 20 jours ayant eu lieu en août 2021 dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Un suivi robuste des variations radiales du tronc des arbres à l’aide de dendromètres a permis d’obtenir des informations sur le déficit hydrique des arbres à l’échelle journalière au cours de cette période et de mieux comprendre les différences interspécifiques dans la régulation du contenu en eau des arbres au cours de la sécheresse. Ces différents comportements sont liés à des traits fonctionnels qui permettent de prédire la capacité de tolérance, de résistance et de résilience des arbres à ces événements de courte durée. Notre dispositif a permis de mettre en lumière les réponses des arbres sur des dépôts de sol contrastés (argile et sable). Nos résultats montrent que les sols argileux pourraient accroître la vulnérabilité des arbres boréaux aux sécheresses, car sur ces dépôts, les arbres sont moins acclimatés à ces perturbations. Les retombées de cette étude constituent une contribution importante afin de mieux comprendre la réponse de la forêt boréale aux extrêmes météorologiques et aider à évaluer l'impact de ces événements de courte durée sur la santé et la productivité des forêts dans un contexte de changement climatique.
Mots-clés: changement climatique, écophysiologie, écosystèmes forestiers, sécheresse
Marianne Vogel
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT, ISEM - Université de Montpellier)
Autres auteurs
- Sébastien Joannin (ISEM - Université de Montpellier & CNRS Lyon)
- Adam A. Ali (CEF, UQAT, ISEM - Université de Montpellier)
- Yves Bergeron (CEF, UQAT, UQAM)
- Sabrina Leclercq (Université de Sherbrooke)
- Cécile Latapy (Université de Montpellier)
- Hugo Asselin (CEF, UQAT)
Bloc 1 -
Session Divers
Salle L'Oréal Canada - 12h50
Il y a 11 000 ans, l'inlandsis laurentidien fondait progressivement et libérait les paysages de l'est du Canada. L'eau de fonte accumulée au front du glacier a formé le lac proglaciaire Ojibway qui a couvert l'ouest du Québec et l'est de l'Ontario pendant environ 2 000 ans avant de se déverser dans la baie James il y a environ 8 200 ans. Les reconstitutions paléoécologiques du développement de la végétation de cette zone montrent que les forêts d'épinettes étaient présentes dès le début contrairement aux sites plus au sud qui ont d'abord connu une période de steppe avant d'être boisés. Les îles présentes sur le lac Ojibway (paléo-îles) ont été colonisées par des forêts avant le drainage du lac proglaciaire et ont sûrement agi comme des avant-postes de migration, expliquant ainsi l’arrivée rapide de la forêt. Notre étude de la végétation locale (macro-restes et ADN ancien sédimentaire) et régionale (grains de pollen) et de la dynamique locale de feux passée (charbons) montre que l’arrivée de la végétation a été progressive sur les paléo-îles. On retrouve en premier des mélèzes épars puis a lieu une diversification et densification de la végétation avec les épinettes noires, pins gris et bouleaux gris notamment. Cette diversification est possiblement liée à l’effet d’un feu local de grande magnitude sur la paléo-île. L’étude de la dynamique végétale passée nous permet de comprendre les mécanismes et successions qui ont mené au paysage actuel.
Mots-clés: paléoécologie, dynamique végétale, biogéographie insulaire, ADN ancien, pollen, macro-restes, charbons
Roberto Silvestro
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAC)
Autres auteurs
- Valentina Buttò (CEF, UQAT)
- Jean-Daniel Sylvain (MFFP)
- Guillaume Drolet (MFFP)
- Annie Deslauriers (CEF, UQAC)
- Sergio Rossi (CEF, UQAC)
Bloc 1 -
Session Traits fonctionnels
Amphithéâtre Lévis - 12h50
Les liens temporels entre l'assimilation de carbone et la production de biomasse sont un élément crucial pour clarifier les incertitudes du cycle mondial du carbone. Cependant, ces dernières décennies, les recherches sur ce sujet ont produit des conclusions contrastées et souvent contradictoires. Cette étude fournit une analyse comparative de la dynamique intra-annuelle des flux de carbone et de la croissance en bois, depuis l'assimilation de carbone et la formation de carbohydrates non structuraux jusqu'à leur incorporation dans les tissus ligneux de conifères de l'hémisphère nord. Les données incluent 189 sites répartis dans 20 pays, représentant un total de 39 espèces des biomes boréaux, tempéré et méditerranéen. Les résultats révèlent que le pic de l'activité cambiale est déconnecté du pic de photosynthèse. Au contraire, la phase de différenciation des cellules du xylème est synchronisée dans le temps avec le pic de photosynthèse et de la respiration de l'écosystème, suggérant une forte interdépendance entre l'assimilation de carbone, la formation du bois et les coûts respiratoires associés. Cette étude met en lumière l'importance de prendre en compte des données à haute résolution temporelle sur les processus physiologiques liés à la croissance intra-annuelle, pour obtenir une compréhension plus approfondie du cycle du carbone dans les écosystèmes forestiers.
Mots-clés: formation de bois, flux de carbon, carbohydrates non structuraux
Michel Guimond
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Miguel Montoro Girona (CEF, UQAT)
- Guillaume Grosbois (CEF, UQAT)
- Kaysandra Waldron (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
PDF disponible après le Colloque
Bloc 1 -
Session Divers
Salle L'Oréal Canada - 13h10
Les coupes forestières peuvent avoir des impacts majeurs sur le fonctionnement et la santé des écosystème aquatiques. Cependant, le seul outil sylvicole présentement utilisé pour réduire les effets des coupes sur la ressource hydrique est la bande riveraine. En dépit de son utilisation partout au Québec, aucune étude sur le terrain n’a encore été réalisée pour vérifier l’efficacité et la longévité de cette méthode de protection. Mon projet de recherche vise à évaluer la stabilité des bandes riveraines en forêt boréale et leur effet de protection des écosystèmes aquatiques 15-20 ans après coupe dans des peuplements d’épinette noire et de pin gris en Abitibi-Témiscamingue. Notre approche méthodologique inclue plusieurs inventaires forestiers, une caractérisation du substrat et de la qualité de l’eau et finalement une caractérisation des chablis sur les sites. Nos résultats actuels et attendus tendent à démontrer une diminution de la qualité de l’eau avec la présence de récolte forestière et une augmentation de la présence de chablis. Ces nouvelles connaissances permettront de revisiter et d’adapter la bande riveraine comme outil sylvicole. Ceci permettra d’intégrer les milieux hydriques dans l’aménagement forestier, pour permettre une protection efficace de ces milieux à long-terme.
Mots-clés: sylviculture, aménagement écosystémique, écologie forestière
Toky Jeriniaina Rabearison
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Annie DesRochers (CEF, UQAT)
- Vincent Poirier (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc 1 -
Session Traits fonctionnels
Amphithéâtre Lévis - 13h10
Les plantations à croissance rapide peuvent être utilisées pour répondre à la demande mondiale en bois. Les traits des racines fines pourraient jouer un rôle important dans la croissance rapide des arbres. Étant donné qu'une variabilité significative de taux de croissance peut être trouvée parmi les clones de peupliers hybrides, une approche basée sur les traits fonctionnels a été utilisée pour comprendre cette variabilité. Cinq clones ayant des taux de croissance différents ont été sélectionnés dans une plantation de peupliers située à New Liskeard, ON, Canada. Nous avons prélevé des carottes de sol dans les profondeurs 0-20, 20-40 et 40-60 cm. Les racines ont ensuite été séparées du sol, lavées et analysées pour leurs traits morphologiques, architecturaux et chimiques. Le taux croissance des arbres a augmenté avec les pourcentages de racines fines et moyennes, mais a diminué avec l'augmentation des racines très fines. L'augmentation de la densité en masse des racines dans l’horizon superficiel a augmenté le taux de croissance des arbres. Ce dernier était positivement corrélé avec le diamètre des racines et leurs concentrations en lignine et en carbone, mais négativement corrélé avec la longueur spécifique et la concentration en composés solubles des racines, ce qui n'est pas cohérent avec la théorie des traits d'acquisition des ressources. Nous suggérons également que les différentes classes de racines fines n'ont pas les mêmes fonctions sur la croissance des arbres.
Fast-growing plantations can be used to meet the increasing global wood demand. Fine root traits are thought to play an important role in rapid growth rates. As a significant variability in growth rates can be found among hybrid poplar clones, a functional trait-based approach was used to understand this variability. Five clones with different growth rates were selected from a hybrid poplar plantation located in New Liskeard, ON, Canada. We collected soil cores at depths of 0-20, 20-40 and 40-60 cm. The roots were then separated from soil, washed and analyzed for morphological, architectural and chemical traits. We separated roots into 3 diameter classes: very fine roots (= 0.2 mm), fine roots (0.2-1 mm) and medium roots (1-2 mm). Tree growth rate increased with the percentage of fine and medium roots but decreased with increasing percentage of very fine roots. The increase in the root mass density in the upper part of the soil profile increased tree growth rates. Tree growth rate was positively correlated with root diameter and lignin and carbon concentrations, but negatively correlated with specific root length and root soluble compounds concentration, which is not consistent with resource acquisition traits theory. The relationship between aboveground growth rate and root traits of fast-growing trees thus did not follow the root economics spectrum hypothesis. We also suggest that different classes of fine roots do not have the same functions for tree growth.
Mots-clés: taux de croissance, trait racinaire, spectre économique racinaire, peuplier hybride, horizon profond
Nejm Eddine Jmii
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQO, Institut des Sciences de la forêt tempérée (ISFORT))
Autres auteurs
- Frédérik Doyon (CEF, UQO, Institut des Sciences de la forêt tempérée (ISFORT))
- Marie-Hélène Brice (CEF, UQO, Institut des Sciences de la forêt tempérée (ISFORT))
PDF disponible après le Colloque
Bloc 1 -
Session Divers
Salle L'Oréal Canada - 13h30
Les changements globaux créent des conditions spécifiques conduisant le plus souvent à des réponses abruptes des écosystèmes qui, dans certains cas, subissent un effondrement écosystémique (EÉ). Un défi majeur pour la gestion actuelle des forêts est le manque de mesures quantifiables nécessaires pour la détection de l’EÉ. Nous présentons ici une approche méthodologique pour la quantification des évènements d’EÉ ayant eu cours dans les derniers 50 ans en forêt feuillue (FF) québécoise, basée sur l’information contenu dans les placettes-échantillons permanentes (PEPs). À l’aide de vecteurs de transition exprimant des changements en composition, structure et de fonction au sein des PEPs, nous identifions des trajectoires consensuelles (TCs) décrivant les dynamiques forestières récurrentes et spécifiques à chacun des types écologiques les plus représentatifs de la FF. Ensuite, nous nous servons de ces TCs pour identifier les trajectoires divergentes qui représentent soit des cas de stagnation ou d’EÉ. Nous présentons ici une application de cette méthodologie au cas des érablières mésiques (FE3). Nos résultats montrent que dans les décennies plus récentes, les érablières ont tendance à s’éloigner plus des TCs, ce qui suggèrent une perte d’identité écosystémique. Les outils développés par cette approche pourront être utilisés pour guider les actions de gestion et de conservation dans le but de maintenir l’identité caractéristique des forêts soumises à des conditions changeantes.
Mots-clés: changements globaux, forêt tempérée, écosystèmes forestiers, effondrement écosystémique, stagnation, placettes échantillons permanentes, trajectoires consensuelles, trajectoires divergentes
Lisa Tischenko
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Martin Williams (RNCAN- Centre de foresterie de l'Atlantique)
- Kishan Sambaraju (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Raju Soolanayakanahally (Agriculture et agroalimentaire Canada)
- Nathalie Isabel (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Ilga Porth (CEF, Université Laval)
PDF disponible après le Colloque
Bloc 2 -
Session Génomique
Amphithéâtre Lévis - 14h00
Le Canada prévoit de planter deux milliards d'arbres d'ici 2030 pour lutter contre les changements climatiques (CC). Cependant, l’adaptation des plants au climat local futur demeure une cible en constante évolution. Grâce à d’importants investissements en génomique forestière, des outils ont été conçus pour identifier, sélectionner et déployer rapidement des arbres résilients qui seront moins vulnérables aux CC. Le chêne rouge (Lobatae) est considéré comme une espèce candidate pour les programmes de reforestation, d’afforestation et de restauration des écosystèmes naturels et urbains au Canada en raison de sa résistance à la sécheresse, sa croissance rapide et la qualité de son bois. Dans cet exposé, nous présenterons ainsi les avantages d’une approche centrée sur l’arbre et les défis posés pour le déploiement de chênes rouges résilients aux CC. Le fait que le chêne dispose de vastes ressources génomiques développées à l'échelle mondiale en fait un bon exemple pour étudier comment la contribution actuelle et future des applications génomiques peut éclairer les décisions en matière de gestion forestière, et ainsi faciliter leur intégration à une échelle opérationnelle tout au long de la chaîne de valeur et aider à relever les défis à venir, tels que les préoccupations phytosanitaires et y compris l'établissement de nouveaux vergers à graines avec du matériel végétal adapté.
Mots-clés: migration assistée, silviculture, génétique, Quercus
Joëlle Spooner
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Bloc 2 -
Session Insectes
Salle L'Oréal Canada - 14h00
Les programmes de suivis permettent de détecter, comprendre et mesurer les impacts des changements climatiques et des pressions anthropiques sur le territoire. Au Québec, un réseau de suivi de la biodiversité a été initié en 2016 par le gouvernement provincial. Ce suivi utilise différentes méthodes d'échantillonnage, dont des enregistreurs acoustiques ciblant les oiseaux, les anoures, les insectes chanteurs et les chauves-souris. L’objectif de notre projet est de comparer les patrons temporels et spatiaux de la phénologie d’insectivores et d’insectes chanteurs en milieux humides. En utilisant des modèles d’occupation multiespèces, nous cherchons à savoir si certaines espèces arrivent à moduler la longueur de leur période de reproduction en réponse aux contraintes climatiques associées au gradient latitudinal. Cette plasticité permettrait à ces espèces d’optimiser leur phénologie reproductive en fonction de la latitude qu’elles occupent. Nos résultats préliminaires suggèrent que certaines espèces d’orthoptères démontrent une plasticité dans la longueur de leur période d’activité. Comprendre quelles espèces ont une meilleure capacité d’adaptation aux conditions climatiques locales permettra de mieux prévoir les décalages d’abondance entre les insectes et les insectivores dans un contexte de changements climatiques.
Mots-clés: Phénologie, acoustique, milieux humides, biodiversité, insectes, insectivores
Louis Bernier
Chercheur(e) régulier(ère) au CEF (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Thais Campos de Oliveira (CEF, Université Laval)
- Renaud Lacoste
- Philippe Tanguay (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Ilga Porth (CEF, Université Laval)
Bloc 2 -
Session Génomique
Amphithéâtre Lévis - 14h20
En dépit de deux pandémies successives de Maladie Hollandaise de l'Orme (MHO) ayant tué des millions d’individus adultes, l’orme d'Amérique (Ulmus americana) est toujours présent dans le paysage. Toutefois, la survie à long terme de cette espèce requiert de comprendre comment elle interagit avec le champignon responsable de la MHO (Ophiostoma novo-ulmi) et d’identifier des individus résistants à la maladie en vue de les intégrer à un programme d’amélioration génétique. Grâce aux outils de la génomique et de la transcriptomique, nous avons annoté plusieurs centaines de gènes pouvant contribuer à la pathogénie chez O. novo-ulmi. L’inoculation de mutants obtenus par mutagénèse insertionnelle ou par édition du génome à l’aide du complexe CRISPR-Cas9 nous a jusqu’ici permis d’identifier trois gènes jouant un rôle majeur dans la pathogénie chez O. novo-ulmi et d’identifier des traits liés à la pathogénie. En parallèle, l’analyse comparative de transcriptomes d’ormes affichant différents degrés de résistance à la MHO a confirmé que les gènes encodant des protéines PR ainsi que les gènes régulant la synthèse de phénylpropanoïdes contribuent à l’expression de la résistance. Tout en continuant d’investiguer les bases moléculaires de l’interaction orme-Ophiostoma, nous avons jeté les bases d’une nouvelle initiative qui s’appuie sur la participation des citoyennes et des citoyens afin d’identifier, sur le territoire québécois, des ormes indigènes potentiellement résistants à la MHO.
Mots-clés: phytopathologie, orme, maladie, protection, interactions, génomique, restauration, science participative
Olaloudé Judicaël Franck Osse
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT, Groupe de recherche en écologie de la MRC-Abitibi)
Autres auteurs
- Zinsou Max Debaly (CY Cergy Paris Université, UMR CNRS 8088)
- Philippe Marchand (CEF, UQAT)
- Martin Barrette (MFFP)
- Miguel Montoro Girona (CEF, UQAT, Groupe de recherche en écologie de la MRC-Abitibi)
Bloc 2 -
Session Insectes
Salle L'Oréal Canada - 14h20
Les insectes sont l’un des plus grands perturbateurs des forêts en Amérique du Nord. Certains, comme la tordeuse (TBE), provoquent une défoliation à grande échelle. En raison des conséquences écologiques et économiques, la défoliation par la TBE est un enjeu d’aménagement forestier durable en forêt boréale. Les changements climatiques affectent vraisemblablement la vulnérabilité de la forêt à la défoliation mais aussi la dynamique de la population de TBE responsables de la défoliation. Pour cela, de meilleurs outils pour comprendre l'effet du climat sur la dynamique de la défoliation sont essentiels pour interpréter et prévoir les réponses de la forêt boréale à la défoliation. Ainsi, notre but est de fournir un outil statistique simple, flexible et capable de s'adapter facilement à la nature de la plupart des bases de données de défoliation. Notamment, les données de défoliation disponibles à grande échelle au Québec prennent la forme d'une échelle ordinale (défoliation faible à élevée), les modèles existants ne sont pas adaptés à ce type de données et requièrent souvent de réduire la défoliation à une variable binaire (présence-absence). Dans ce travail, un modèle autorégressif pour les séries temporelles de catégories adjacentes est proposé pour étudier l'effet du climat sur l'intensité de la défoliation de l'épinette blanche dans deux régions du Québec : Témiscamingue et Matawinie. Les résultats ne nous permettent pas de conclure à une différence des facteurs climatiques pour des processus de défoliation correspondants pour les deux régions étudiées. Cependant, il apparaît qu’au Témiscamingue, les précipitations réduisent l'intensité de la défoliation tandis qu’en Matawinie, lorsque la variation de l'amplitude des températures minimales quotidiennes en été augmente, le niveau de défoliation est élevé. Notre méthodologie innovante consiste en une modélisation par région pour les mesures répétées, plutôt que d'ajuster un modèle global avec autant de paramètres constants, pour mettre en évidence les différences entre les processus de défoliation de chaque région et les effets des covariables.
Mots-clés: variations climatiques, défoliation, qualité de l'ajustement, analyse multivariée, série chronologique catégorielle ordinale, épidémie de tordeuse des bourgeons de l'épinette
Pauline Hessenauer
Postdoctorant (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
Autres auteurs
- Nathalie Isabel (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
Bloc 2 -
Session Génomique
Amphithéâtre Lévis - 14h40
L’accélération des changements climatiques et l’augmentation de la fréquence d’événements extrêmes, tels que les sécheresses et les vagues de chaleur, imposent d’ores et déjà la mise en place de mesures d’adaptation pour maintenir les services écosystémiques procurés par les forêts. Dans ce contexte, des méthodes pour un aménagement durable de la forêt sont mises en place en amont du reboisement, comme l’amélioration génétique ou la migration assistée. Il en émerge un besoin d’identification et de suivi des variétés adaptées et résilientes, des semences jusqu’au déploiement sur les sites de reboisement. La génomique est un outil de traçabilité précis et infalsifiable permettant d’apporter des réponses à ces problématiques. Nous présentons ici les résultats d’une étude de traçabilité sur le pin tordu (Pinus contorta), espèce forestière de prime importance, puisque parmi les plus reboisées dans l’Ouest canadien. Nous utilisons différentes méthodes d’assignation ainsi que de multiples paramètres pour déterminer le nombre marqueurs minimal requis pour assigner un individu à sa provenance d’origine. Une telle approche permettra également de certifier la provenance des bois vendus sur les marchés internationaux.
Mots-clés: traçabilité génomique pin tordu
Pierce McNie
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAM)
Autres auteurs
- Elise Filotas (CEF, TELUQ)
- Daniel Kneeshaw (CEF, UQAM)
PDF disponible après le Colloque
Bloc 2 -
Session Insectes
Salle L'Oréal Canada - 14h40
Les risques de défoliation et de mortalité dus à la tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) au niveau du peuplement sont liés à la composition forestière de sorte que les peuplements dominés par la principale espèce hôte, le sapin baumier, sont considérés comme étant les plus vulnérables. À l'échelle du paysage, il existe toutefois peu d'informations sur les facteurs influençant ce risque. Il a été suggéré que les facteurs qui peuvent altérer la dispersion de la TBE, comme la fragmentation du paysage, pourraient agir sur la capacité de l’insecte à infester un peuplement. Par ailleurs, le développement subséquent de l’épidémie, exprimé en termes de mortalité, serait une fonction de la proportion d’espèces hôtes dans le paysage. Dans ce projet de recherche, nous avons utilisé les données spatiales de composition et de défoliation de l’épidémie actuelle (2007-2020) pour estimer le risque relatif associé à différentes structures du paysage et de composition en espèces sur l'apparition de la défoliation et sur la mortalité subséquente causée par la TBE au Québec. Le risque d'apparition de la défoliation est réduit dans les paysages non-homogènes caractérisés par une mosaïque complexe d'espèces comprenant des hôtes secondaires et des espèces non-hôtes. Quant à elle, la progression de l'épidémie vers la mortalité est réduite par la résistance associée à la proportion d'espèces hôtes secondaires dans le paysage. En effet, nous observons une réduction du risque de mortalité de 37% avec une augmentation de 10% de la proportion d'épinette noire dans le paysage. Nos résultats suggèrent que le maintien de paysages forestiers diversifiés et hétérogènes permettrait de réduire la défoliation causée par la TBE. Un ensapinage combiné avec une réduction de l'épinette noire augmenterait les risques de défoliation et de mortalité causés par la TBE.
Mots-clés: tordeuse des bourgeons de l'épinette, paysage, fragmentation, épidémie
Andy Hennebelle
Postdoctorant (CEF, UQAR)
Autres auteurs
- Dominique Arseneault (CEF, UQAR)
- Marc-André Parisien (Ressources naturelles Canada, Centre canadien sur la fibre de bois (CCFB))
- Yan Boulanger (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
PDF disponible après le Colloque
Bloc 3 -
Session Changements climatiques
Salle L'Oréal Canada - 15h20
Le territoire d'Eeyou Istchee Baie James connaît l'un des régimes de feux les plus importants au Canada. Les cycles de feux sont courts et les incendies de grandes surfaces sont sévères. Les prédictions de changements climatiques montrent qu'au Québec, les conditions vont devenir plus favorables aux feux de forêts qu'à l'actuel. Dans un territoire où il n'y a pas de gestion des feux mais où se trouvent des populations autochtones, peu de routes d'accès et de nombreuses infrastructures hydroélectriques, il devient d'autant plus important d'étudier le régime futur des feux pour mesurer les risques et tenter de les réduire. Pour cela, nous avons simulé les surfaces brûlées et la propagation des feux suivant plusieurs scénarios de compositions forestières, d'humidité des combustibles au sol et de conditions météorologiques avec BurnP3. Les simulations ont été effectuées sur deux périodes, 2010-2019 (période de référence) et 2040-2049. Nous avons ainsi pu étudier les tendances d'évolution des surfaces brûlées. Les résultats permettent d'identifier les zones du territoire d'études qui sont les plus à risque de subir des incendies dans le futur. Nous avons aussi pu montrer que des structures paysagères telles que les zones humides, lacs, rivières limitent la propagation des feux. Nous avons aussi analysé l'effet de l'âge des peuplements sur leur potentiel de résistance à la propagation des feux. À terme, nos résultats permettront aux décideurs de planifier des mesures de mitigation du risque des feux afin de protéger au mieux les populations et les aménagements.
Mots-clés: feu, modélisation, BurnP3
Andréanne Girard-Lemieux
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Jean-Michel Beaudoin (CEF, Université Laval)
- Louis Bélanger (CEF, Université Laval)
- Pauline Suffice (CEF, Université Laval)
Bloc 3 -
Session Enjeux autochtones
Amphithéâtre Lévis - 15h20
Au Canada et ailleurs dans le monde, des études ont montré les effets bénéfiques du rôle des peuples autochtones dans la protection de la biodiversité. Il est de plus en plus fréquent de voir des organisations autochtones devenir gestionnaire des aires protégées, mais c’est principalement grâce à une délégation de pouvoir et la conclusion est inévitable : la répartition inégale du pouvoir constitue un obstacle majeur. Les peuples indigènes travaillent dans les cadres juridiques existants, avec une responsabilité et un pouvoir de décision limités. Par conséquent, ils explorent de nouvelles stratégies pour avoir une influence sur la gestion des aires protégées. Dans la province de Québec au Canada, une loi adoptée en 2021 reconnaît la légitimité des aires protégées dirigées par des Autochtones, mais il n'existe pas encore de définition de ce nouveau statut. La Première Nation des Innus de Pessamit est impliquée dans un partenariat avec un organisme de conservation, la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka, pour la gestion de la Réserve de biodiversité Uapishka. Malgré de nombreuses recherches effectuées dans des pays comme le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, peu d'entre elles ont étudié les aires protégées qui sont cogérées principalement par un organisme sans but lucratif. Nous avons organisé des groupes de discussion afin d'identifier les éléments d'une vision commune de la gestion de l'aire protégée. Nous avons également déterminé les facteurs qui favorisent et limitent ce type de partenariat ainsi que les avantages et inconvénients qui peuvent en découler. Les autres communautés autochtones pourraient également utiliser cette recherche pour éclairer leur démarche visant à créer ou à améliorer les structures de gestion et de gouvernance des aires protégées afin de mieux refléter leurs propres valeurs et besoins.
Mots-clés: gouvernance, gestion, aire protégée, autochtone, partenariat
Maxence Soubeyrand
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Fabio Gennaretti (CEF, UQAT)
- Olivier Blarquez (Université de Montréal)
- Pierre Grondin (MFFP)
- Yves Bergeron (CEF, UQAT, CEF-UQAM)
- Philippe Marchand (CEF, UQAT)
Bloc 3 -
Session Changements climatiques
Salle L'Oréal Canada - 15h40
Les espèces de feuillus tempérés pourraient profiter des changements climatiques pour migrer vers le nord en suivant leurs niches optimales de croissance et de survie. D'autres facteurs que le climat pourraient limiter ou faciliter leur établissement au nord de leur aire de répartition actuelle, comme les interactions compétitives, leur capacité de dispersion ou l’aménagement forestier. Les objectifs de cette étude étaient de quantifier la capacité des espèces tempérées à coloniser les peuplements de la forêt boréale mixte à partir de quelques semenciers d'espèces tempérées. Nous avons utilisé le modèle forestier SORTIE-ND pour simuler la dynamique de la succession naturelle dans un gradient d'âge de peuplements de la forêt boréale mixte à l'est du Canada en considérant quatre scénarios climatiques. Afin d’imiter la colonisation naturelle d'arbres tempérés à partir de populations marginales éventuellement établies par une migration à longue distance, nous avons remplacé une parcelle au centre des peuplements simulés par des espèces tempérées c’est-à-dire l'érable rouge, l'érable à sucre ou le bouleau jaune. Les trois espèces tempérées ont été capables de coloniser les peuplements boréaux, avec une performance plus élevée dans les peuplements plus jeunes, et de plus grandes capacités de colonisation pour le bouleau jaune. L'impact des scénarios climatiques sur la croissance des espèces tempérées adultes n'était pas suffisant pour obtenir des changements majeurs dans leur capacité à s’établir dans les peuplements. Nos résultats suggèrent que l'expansion des espèces tempérées ne serait pas limitée ou favorisée par le changement climatique et que la gestion forestière pourrait promouvoir l'expansion des espèces tempérées en rajeunissant les paysages forestiers.
Mots-clés: SORTIE-ND, acer saccharum, acer rubrum, betula alleghaniensis, populations marginales, aménagement forestier, effet compétition
Gabrielle Côté
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval, Chaire de leadership en enseignement en foresterie autochtone)
PDF disponible après le Colloque
Bloc 3 -
Session Enjeux autochtones
Amphithéâtre Lévis - 15h40
Au Québec et au Canada, de nombreuses initiatives de conservation autochtone sont sous la responsabilité de ministères, et on peut se demander si ceux-ci, au sein du cadre étatique, parviennent à allier les objectifs des communautés autochtones impliquées aux objectifs gouvernementaux de conservation de la biodiversité. Ce projet de recherche qualitative vise à mieux cerner les défis et les réussites de mise en œuvre des initiatives autochtones de conservation au Canada. Il explore plus précisément le cas du projet de parc national Assinica d'Oujé-Bougoumou, en documentant son contexte de création et la vision des utilisateurs cris. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées à partir de l'été 2022 auprès de maîtres de trappe des communautés autochtones touchées par le parc national ainsi que certains membres de leur famille. Des entretiens ont été réalisés avec des acteurs impliqués dans la création du parc, en plus d’une revue de la littérature grise concernant le parc national. Les résultats préliminaires montrent que le projet de parc découle de l’initiative d’un leader politique cri et que les personnes sondées étaient en général favorables au projet puisqu’il entraîne la protection d’une partie du territoire contre l’exploitation forestière. Le manque d’information, la lenteur du processus de création et l’activité industrielle en périphérie du parc sont des menaces qui ont été soulevées lors des entrevues. Ces résultats pourront servir à améliorer la collaboration entre les différentes instances impliquées dans la création du parc national Assinica et, à plus large échelle, servir comme référence pour les futures aires protégées initiées par ou établies en collaboration avec les Autochtones.
In Canada and in Québec, many Indigenous-led conservation initiatives are under of the responsibility of government agencies or departments, and concerns can be raised as to how these manage to consider the richness and diversity of Indigenous cultures. This can be a challenge when looking into the governance of IPCAs, as it must reflect the use of land and the vision of the community regarding their protected area. The presentation will discuss a qualitative research project aiming to better understand the challenges and successes in the implementation of indigenous community conservation initiatives in the Canadian context. Using a collaborative research approach, we are studying the case of the Assinica Park project of Ouje-Bougoumou. More specifically the research has the following objectives: 1)Document the context in which the Assinica National Park was created; 2)Define Cree land user’s vision of the Assinica National Park in terms of values, perceived threats, and conservation objectives; 3)Determine governance options for the Assinica Park that could harmonize Cree objectives with national park objectives. To do so, semi-structured interviews were conducted starting in the summer of 2022 with tallymen from indigenous communities affected by the national park as well as some of their family members. Interviews were also conducted with actors involved in the creation of the park, as well as a review of grey literature concerning the national park.
Mots-clés: conservation, autochtones
Maxime Thomas
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Yan Boulanger (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
- Hugo Asselin (CEF, UQAT)
- Mebarek Lamara (CEF, UQAT)
- Nicole Fenton (CEF, UQAT)
Bloc 3 -
Session Changements climatiques
Salle L'Oréal Canada - 16h00
Le paysage boréal subit des perturbations croissantes sous l'effet du changement climatique et des activités humaines. Ces perturbations peuvent affecter les espèces culturelles clés, des espèces importantes dans l'écosystème et la culture humaine. Le sort de ces espèces doit être évalué afin d'assurer leur pérennité. Nous avons évalué comment le changement climatique et l'exploitation forestière affecteront Rhododendron groenlandicum et Vaccinium angustifolium, deux espèces culturelles clés. La distribution des espèces a été modélisée sur les territoires de trois communautés autochtones au Québec selon différents scénarios. La distribution des deux espèces a ensuite été projetée dans le paysage futur. Les scénarios de changement climatique modéré permettaient une meilleure rétention de R. groenlandicum. Pour V. angustifolium, une plus grande distribution était projetée dans les scénarios de changement climatique modéré à élevé, cependant, le modèle surestimait la présence de l'espèce. L'exploitation forestière amplifiait l’effet du changement climatique. La présence des deux espèces diminuait dans presque tous les scénarios en raison d'un déclin de la proportion d’épinettes dans le paysage. Les deux espèces pourraient être à risque sous un changement climatique élevé ou une exploitation forestière intensive, car cela entraînerait un fort déclin des épinettes. Un levier d'action serait d’adapter l'exploitation forestière pour limiter le déclin des peuplements d’épinettes.
The boreal landscape is under increasing disturbances from climate change and human activities. These disturbances may affect cultural keystone species, that is species important in the ecosystem and to human culture. The fate of these species must be assessed to ensure their perennity. We assessed how climate change and forest harvesting will affect Rhododendron groenlandicum and Vaccinium angustifolium, two cultural keystone species. The distribution of both species was modeled on the territories of three Indigenous communities in Quebec under different scenarios. The distribution of the two species was then projected into the future landscape. Moderate climate change scenarios allowed a better retention of R. groenlandicum. For V. angustifolium, a greater distribution was projected under moderate to high climate change scenarios, however, the model overestimated the presence of the species. Forest harvesting amplified the effect of climate change. The presence of both species decreased in almost all scenarios due to a decline in the proportion of spruce on the landscape. Both species could be at risk under high climate change or intensive forest harvesting, as this would result in a large decline in spruce. One lever for action would be to adapt harvesting practices to limit the decline of spruce stands.
Mots-clés: modèle de distribution d'espèces, landis-ii, feux, coupe, bleuet, thé du labrador
Mahée-Ly Bouchard
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Louis Bélanger (CEF, Université Laval)
- Jean-Michel Beaudoin (CEF, Université Laval)
- Jean-François Bissonnette (Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ), Chaire de recherche sur l’acceptabilité et les perceptions sociales à l’égard des politiques de conservation des habitats fauniques (MFFP-CSBQ), Groupe d’analyse et de recherche appliquée en gouvernance environnementale (GARAGE))
Bloc 3 -
Session Enjeux autochtones
Amphithéâtre Lévis - 16h00
La nation crie d’Oujé-Bougoumou désire développer une foresterie appuyée sur une gestion durable et intégrée des ressources permettant l’exploitation de la matière ligneuse sur ses terres de catégorie 1. La stratégie d’aménagement doit avoir la licence sociale d’opérer de ses membres pour joindre l’exploitation des ressources et la protection du territoire. Pour se faire, il faut identifier les éléments en lien avec la foresterie qui sont perçus négativement sur le territoire d’application du Régime Forestier Adapté et cerner les composantes d’une foresterie durable qui soient acceptables pour les communautés cries en forêt boréale. En analysant la documentation sur le territoire d’application et en réalisant des rencontres auprès d’un comité de travail, on observe des insatisfactions entourant les zones riveraines, les pratiques forestières en place sur le territoire, le réseau routier et le processus de consultation. Cependant, le principal enjeu concerne les territoires forestiers d’intérêt faunique (25% areas): les opérations forestières y sont permises et le maintien de corridors fauniques n’est pas exigé pour y assurer une protection adéquate des habitats. Ces enjeux sont pris en considération dans un cadre de référence qui intègre des recommandations de bonnes pratiques forestières et des mesures de conservation ciblées pour répondre aux besoins et à la vision de la communauté. Ce cadre présente les actions à faire avant, pendant et après les activités forestières.
Mots-clés: autochtones, foresterie, gouvernance, territoire, faune, protection, conservation, aménagement
Sharlène Laberge
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, TELUQ)
Bloc 3 -
Session Changements climatiques
Salle L'Oréal Canada - 16h20
La respiration des sols, soit le flux de CO2, représente le deuxième flux en importance du cycle du C global des écosystèmes terrestres. Ce flux est principalement contrôlé par la température du sol et par sa teneur en eau. De ce fait, la hausse prévue des températures des sols sous les changements climatiques pourrait modifier la respiration des sols et ainsi avoir un impact non négligeable sur la concentration de CO2 atmosphérique. Toutefois, puisque l’ampleur des modifications demeure incomprise, les expériences de simulation des effets des changements climatiques sur la respiration du sol aideront à élucider le rôle futur des écosystèmes forestiers dans le cycle du C global. Dans ce sens, nous avons étudié l’effet d’un réchauffement artificiel du sol d’environ 2.0°C sur les flux de CO2 dans divers peuplements d’une érablière à sa limite nordique. Nous observons une augmentation de la respiration des sols dans les parcelles chauffées après deux ans, mais cette tendance à la hausse semble s’estomper, voir même s’inverser, lorsque les températures dépassent un seuil d’environ 15°C. À partir de ce seuil, la teneur en eau du sol devient un facteur limitant parce que le réchauffement artificiel accentue l’évapotranspiration et favorise ainsi un assèchement. À cela s’ajoute un comportement complexe et surprenant de la température des parcelles chauffées pendant les périodes les plus chaudes de la saison de croissance pour lequel nous proposerons quelques explications.
Mots-clés: changements climatiques, respiration des sols, écosystèmes forestiers, réchauffement artificiel
Émile Charron-Ducharme
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval, Institut EDS)
Autres auteurs
- Louis Bélanger (CEF, Université Laval)
- Jean-Michel Beaudoin (CEF, Université Laval, CIERA, Institut EDS)
- Jérôme Cimon-Morin (CEF, Université Laval, Département SBF)
Bloc 3 -
Session Enjeux autochtones
Amphithéâtre Lévis - 16h20
Au Québec la Loi sur la conservation du patrimoine naturel inclut une nouvelle disposition qui permet aux Premières Nations de proposer au gouvernement des projets d’aires protégées d’initiative autochtone (APIA). Bien que cela constitue une occasion de réappropriation de leur territoire, il n’existe encore aujourd’hui que peu d’outils pour accompagner les communautés dans une telle démarche. En se penchant sur le projet d’APIA Pipmuakan du Conseil des innus de Pessamit, nous visions à répondre à deux objectifs : (i) Documenter comment la communauté de Pessamit se représente le projet d’aire protégée Pipmuakan et (ii) Développer une vision de mise en valeur pour l’APIA Pipmuakan, compte tenu des fondements de la protection. Les résultats indiquent que le projet Pipmuakan pourrait être le lieu de résurgence des processus culturels de transmission de l’innu-aitun, le mode de vie innu en forêt, entre les générations. Le partage de l'expérience et de la compréhension de l'innu-aitun avec la population allochtone du Québec, dans le cadre d’un programme de tourisme éco culturel, ouvrirait la porte à une relation réconciliée et sensible à l'autre. Cependant, un processus qui fait participer la communauté doit être mis en place pour définir de façon commune les mécanismes de partage de l’information sur le projet d’aire protégée. Ainsi, les membres dont le lot familial est compris dans le périmètre du projet pourront comprendre et se positionner sur les modalités de co-gestion de l’aire protégée et ses programmes de mise en valeur potentiels. Le projet Pipmuakan pourrait ainsi être un précurseur à des projets de conservation similaires pour d’autres communautés autochtones au Québec.
Mots-clés: aires protégées, autochtones
Varvara Vladimirova
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Daniel Fortin (CEF, Université Laval)
- Glenn Yannic (Université Savoie Mont Blanc)
Bloc 3 -
Session Changements climatiques
Salle L'Oréal Canada - 16h40
Le déclin du caribou boréal est répandu dans de nombreuses régions du Canada, en grande partie en raison des activités anthropiques passées et en cours. L'extraction continue des ressources naturelles dans l'habitat privilégié du caribou, ainsi que les changements climatiques, devraient aggraver l'ampleur du déclin de la population au cours des prochaines décennies. Le gouvernement du Québec a proposé des stratégies de conservation pour atténuer l'impact négatif de l'exploitation forestière sur les populations de caribous. Pourtant, l'effet à long terme de ces stratégies sur les populations de caribous demeure incertain. Pour prédire la répartition et l'abondance futures du caribou, il faut de l'information sur la façon dont la réponse du caribou à l'évolution du paysage influe sur son taux vital. Le caribou boréal limite généralement son utilisation de l'espace aux parcelles précédemment utilisées, mais une telle fidélité au site n'est pas observée chez tous les individus et un changement de domaine vital peut se produire à la suite d'une perturbation locale de l'habitat. L'étude vise à évaluer comment le caribou modifie son domaine vital annuel en raison de la proportion de caractéristiques du paysage dans son aire de répartition annuelle, ainsi qu'à identifier un seuil qui induit un risque de mortalité relativement élevé et un faible recrutement. Nous évaluerons les comportements de déplacement du caribou à petite échelle et la mortalité associée recueillis à partir de colliers émetteurs et de relevés aériens avec des perturbations du paysage. L'étude vise à établir un lien entre les déplacements du caribou, la dynamique des populations et les caractéristiques du paysage, ainsi qu'à contribuer aux paramètres d'un modèle prédictif de la répartition et de l'abondance à long terme du caribou boréal dans la province de Québec compte tenu des changements mondiaux.
Boreal caribou decline is prevalent across many areas of Canada, largely due to past and ongoing anthropogenic activities. Continuing natural resource extraction in prime caribou habitat, together with climate changes, are expected to exacerbate the magnitude of the population decline for the coming decades. The Quebec government proposed conservation strategies to mitigate the negative impact of forest harvesting on the caribou populations. Yet, the long-term effect of those strategies on caribou populations remains unclear. To predict the future distribution and abundance of caribou, information is needed on how caribou’s response to changing landscape impacts their vital rates. Boreal caribou typically restrict their space use to previously used patches, but such site fidelity is not observed in all individuals and home-range shift may occur following local habitat disturbance. The study aims to assess how caribou shift their annual home range as a result of the proportion of landscape features within their annual range, as well as to identify a threshold that induces relatively high mortality risk and low recruitment. We will assess fine-scale caribou movement behaviours and associated mortality collected from radio collars and aerial surveys with landscape disturbances. The study aims to bridge caribou movement, population dynamics, and landscape features as well as contribute parameters to a predictive model of the long-term distribution and abundance of boreal caribou in Quebec province given global changes.
Mots-clés: site fidelity, movement ecology, forestry
Madeleine Gauthier
Assistant de recherche (CEF, Université McGill)
Autres auteurs
- Madeleine Gauthier (CEF, Université McGill)
- Catherine Potvin (CEF, Université McGill)
- Daniel Lemieux (CEF, Université McGill)
PDF disponible après le Colloque
Bloc 3 -
Session Enjeux autochtones
Amphithéâtre Lévis - 16h40
Dans le cadre du projet Engagement du FRQNT, le laboratoire de recherche de Catherine Potvin à McGill et des co-chercheur(e)s de la communauté Anicinape de Kitcisakik ont joint leurs forces et connaissances afin de développer une méthodologie participative visant à instaurer un système de suivi permanent de la diversité bio-culturelle de sites de portages ancestraux Anicinapek. Notre démarche de co-création a mené à une approche de suivi innovante incluant la participation des élèves de l’école, la création de modules interactifs sur deux zones de sites de portage ancestraux et la mise en place de bases de données liées à chacun de ces modules. Chaque module présente le site d’étude, son histoire, sa flore et les récits culturels qui y ont vu jour en plus d’une méthodologie de suivi que les élèves mettront en place. Dans cette présentation, nous présenterons les sites d’études choisis et leurs caractéristiques marquantes. Nous proposerons également une ébauche des modules pour les élèves de l’école. Cette démarche scientifique s’inscrit sans une démarche de réappropriation culturelle des plantes et des champignons, connaissances qui ont été démonisées dans le contexte de la catholisation.
Mots-clés: Portages, territoire anicinape, plantes, science participative
Résumés des affiches (par ordre du numéro d'affiche)
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Anaïs Baillet
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 01
En milieu forestier, les coupes et l’aménagement des infrastructures pour le transport du bois sont les sources anthropiques principales d'apport de sédiments dans les milieux aquatiques. Cette sédimentation peut nuire à plusieurs organismes qui dépendent de ce milieu, comme les salamandres de ruisseaux. C’est d’ailleurs un enjeu de taille pour la salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus), qui vit dans l’eau à l’état larvaire pendant 3 et 6 ans. Cette espèce est protégée au Québec par la loi sur les espèces menacées et vulnérables. Nous nous intéressons également à deux autres espèces, la salamandre à deux lignes du nord (Eurycea bislineata) et la salamandre sombre du nord (Desmognathus fuscus), souvent observées dans l’habitat de la salamandre pourpre. Nos travaux visent à quantifier l’influence des aménagements forestiers et des caractéristiques de l’habitat sur l’abondance de ces trois espèces dans le sud du Québec. Nous avons échantillonné 61 sites en août et septembre 2022. Les premiers résultats montrent un effet négatif de la présence de peuplement résineux sur l’abondance de la salamandre pourpre. La probabilité de détection des espèces augmente avec la température de l'air et la visibilité dans l’eau. Pour tester nos hypothèses, nous avons développé des modèles intégrant nos données à celles d’autres inventaires, ainsi qu’à des données de science citoyenne.
Ariane Belleau
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Evelyne Thiffault (Université Laval)
- David Paré (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides (CFL))
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 02
Le Québec pourrait devenir un acteur majeur de la réduction des gaz à effets de serre grâce à sa capacité d’exportation d’hydroélectricité vers ses juridictions voisines pour contribuer à leur décarbonisation. Il y aura donc sans contredit une expansion du réseau de transport d’hydroélectricité sur notre territoire. Cependant, même si nous connaissons présentement les impacts de la construction et de l’entretien des lignes de transport sur la biodiversité, nous ignorons l’empreinte carbone réelle de ces lignes sur le territoire forestier puisque les calculs relatifs au changement d’affectation des terres forestières sont actuellement imprécis. Mon projet de recherche a pour but de mesurer l’impact carbone du réseau hydroélectrique sur les forêts du Québec et d’observer la distribution et la variabilité des différents réservoirs de carbone biogénique à travers plusieurs domaines bioclimatiques. Sans surprise, il semble y avoir davantage de carbone aérien dans les forêts de bordure que celles témoins, et ce, peu importe le domaine. En raffinant l’analyse du cycle de vie des lignes de transport hydroélectrique, mon projet aura pour répercussion d’augmenter la précision des évaluations des gaz à effet de serre de l’hydroélectricité et ainsi possiblement avoir un impact sur les futures politiques concernant son exportation.
Mots-clés: carbone, lignes de transport d'hydroélectricité, forêts
Samuel Bouchut
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAT)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 03
L’étude des variabilités climatiques naturelles sur les temps longs, objet de la paléoclimatologie, est indispensable pour discerner les causes et comprendre les mécanismes à l’oeuvre dans les changements actuels et passés. Grâce à leur longue durée de vie et la formation de cernes annuels, les arbres sont des archives naturelles précieuses pour l’étude du climat et de la dynamique des écosystèmes des derniers millénaires. Ce projet vise à exploiter le potentiel de la dendro-anatomie, l’étude de différents traits anatomiques des cernes d’épinettes noires subfossiles tels que la taille des cellules et l’épaisseur de leur paroi, dans le but d’améliorer les reconstructions paléoclimatiques et la compréhension écophysiologique des interactions arbres-climat pour la région boréale du Québec. La dendro-anatomie atteint une résolution temporelle inédite extrêmement fine qui nous permet d’étudier les changements climatiques et l’impact de forçages comme les éruptions volcaniques sur des échelles allant de quelques siècles jusqu’à l’intérieur d’une saison de croissance. La bonne compréhension que nous avons des processus de formation du bois ainsi que des propriétés fonctionnelles des traits anatomiques mesurés permettent d’interpréter les données dans une vision intégrée des interactions entre le climat, l’écologie et le fonctionnement écophysiologique des arbres.
Mots-clés: dendroanatomie, paléoclimat, taïga
Claudie-Maude Canuel
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval, RNCan-CCFB, CRMR)
Autres auteurs
- Evelyne Thiffault (ULaval, CRMR)
- Nelson Thiffault (Ressources naturelles Canada, Centre canadien sur la fibre de bois (CCFB), CEF)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 04
La biomasse forestière sous la forme de bois sans possibilité de transformation dans les industries du bois conventionnelles est abondante au Québec. Elle est reconnue comme une importante source d'approvisionnement pour la production de bioénergie en vue d'atteindre les cibles climatiques tout en contribuant au développement d’une économie verte et concurrentielle. Cependant, l'augmentation de l’intensité de récolte engendrée par une demande accrue pour la fibre ligneuse peut affecter l’apport en débris laissés sur les parterres de coupe, puis la remise en production des sites forestiers. Dans ce contexte, notre objectif était de déterminer les relations entre l'augmentation de l’intensité de récolte induite par une augmentation des possibilités de transformation de la fibre, l'apport en débris au sol et la régénération des sites, 2 ans après la coupe. Nous avons comparé quatre intensités croissantes de récolte de bois dans 6 sites d'étude couvrant un gradient de conditions écologiques réparties sur 3 domaines bioclimatiques au Québec. Nos résultats montrent que l'augmentation de l’intensité de récolte diminue le volume de débris laissés au sol après la coupe, mais a des effets variés sur la qualité des microsites de plantation et des effets négligeables sur la régénération naturelle des sites forestiers. Nous concluons que la régénération des sites relève principalement de facteurs écologiques et est peu dépendante des possibilités de transformation de la fibre.
Mots-clés: sylviculture, biomasse forestière, changements climatiques, récolte par bois tronçonné, débris ligneux, régénération
Junie Brodelle Chamdjou Tchamdjou
Étudiant(e) au doctorat (Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 05
Les forêts des hautes terres camerounaises subissent une forte pression des exploitants locaux pour le bois et le développement d’une agriculture de subsistance. D’où la destruction de l’interaction écologique entre les arbres, les cultures et la disparition de l’écosystème forestier. Ainsi, créer un lien entre l’agriculture et la préservation de l’environnement, fait appel aux pratiques agroforestières à l’instar des jardins de case. Ladite pratique représente une mamelle nourricière pour les agriculteurs. Toutefois, les attaques des ravageurs et l’érosion du sol provoquent des faibles rendements. D’où la nécessité de caractériser les jardins de case afin d’identifier leurs retombées socioéconomiques et environnementales. La collecte des données via l’interview directe s’est faite dans 10 communautés des hautes terres camerounaises avec un échantillon de 60 agriculteurs. Les jardins de case hérités ont 608 composantes vivrières, fruitières, forestières et animales. Le revenu net moyen par hectare et par an de 2015 à 2020 (-77,44); (-39,6); (-10,85); (82,6); (122,98); (304,2) dollars Canadien respectivement) à augmenter. 30% des agriculteurs ont confirmé la réduction de l’érosion et 29% la création d’un microclimat dans leur parcelle. Cette étude propose aux institutions gouvernementales des actions concrètes pour une meilleure optimisation de la parcelle des exploitations tout en préservant l’environnement.
Mots-clés: jardins de case, retombées, agroforesterie, socioéconomiques,
Lou Delayance
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAT, Université de Montpellier)
Autres auteurs
- Alexandre Nolin (CEF, UQAT, The Univeristy of Arizona)
- Jacques Tardif (University of Winnipeg)
- Yves Bergeron (CEF, UQAM)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 06
En Abitibi depuis les 250 dernière années, les changements climatiques entrainent une augmentation de la fréquence et de l’intensité des crues printanières. Ces changements hydrologiques questionnent sur la conservation du frêne noir (Fraxinus nigra Marshall.), dont la présence dans la région dépend de la dynamique “naturelle” des régimes de crues. Cette étude vise à i) dénombrer et caractériser les différentes communautés de sous-bois au sein des frênaies du lac Duparquet, et ii) reconstituer la fréquence de retour des crues dans les zones associées à chacune des communautés identifiées. Les espèces de sous-bois ont été regroupées via une analyse hiérarchique par clustering de Ward utilisant l’indice de dissimilarité de Jaccard. Une PCoA, associée à la projection de variables environnementales (élévation, distance au lac…), donne une représentation de ces communautés dans l’espace d’ordination. Les résultats montrent la présence de deux communautés de sous-bois au sein des frênaies, distinctes d’une troisième communauté, celle de la forêt boréale, jusque-là jamais atteinte par les crues printanières. La PCoA révèle que l’élévation par rapport au niveau du lac est le facteur environnemental expliquant le plus la distribution spatiale des communautés végétales de sous-bois. La suite des analyses consiste à estimer l’intensité et la fréquence de retour des crues passées le long du gradient d’élévation à partir de données dendrologiques. Les résultats de cette étude permettront de réaliser une cartographie écologique des frênaies noires du lac Duparquet. Cette production s’insère dans une démarche d’anticipation des impacts d’une augmentation de la fréquence des crues de haute intensité dans la région.
Over the last 250 years in the Abitibi region, climate change has led to an increase in the frequency and intensity of spring floods. These hydrological changes raise questions about the conservation of black ash (Fraxinus nigra Marshall.), whose presence in the region depends on the “natural” flood dynamic. This study aims to i) count and characterize the different understory communities within the black ash stands of Lake Duparquet, and ii) reconstruct the return frequency of floods in the areas associated with each of the identified communities. Understory species were grouped via a hierarchical Ward clustering analysis using Jaccard's dissimilarity index. A PCoA, associated with the projection of environmental variables (elevation, distance to the lake...), gives a representation of these communities in the ordination space. The results show the presence of two understory communities within the ash stands, distinct from a third community, the boreal forest one, which had never been reached by the spring floods before. PCoA reveals that elevation above lake level is the most important environmental factor explaining the spatial distribution of understory plant communities. The next step in the analyses is to estimate the intensity and return frequency of past floods along the elevation gradient using dendrological data. The results of this study will be used to produce an ecological mapping of the black ash stands of Lake Duparquet. This production is part of an approach to anticipate the impacts of an increase in the frequency of high intensity floods in the region.
Mots-clés: écologie forestière, hydrologie, crues printanières, écosystèmes riverains
Clara Devautour
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAC)
PDF disponible après le Colloque
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 07
La tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana (Clemens)) est un insecte défoliateur de la forêt boréale qui, à long terme, entraine une perte graduelle du volume des aiguilles, une diminution de la croissance et une augmentation de la mortalité chez les conifères. Ces défoliations ont des conséquences sur les relations hydriques sol-arbre-atmosphère, et pourraient engendrer des changements au niveau de l’anatomie du bois ce qui mèneraient au phénomène de cavitation et de réduction de la sécurité du transport de l’eau et de la sève. Le premier objectif de ce projet de recherche est de déterminer la résistance à la cavitation du sapin baumier (Abies balsamea, L. Mill.), de l'épinette noire (Picea mariana B.P.S. (Mill.)) et de l'épinette blanche (Picea glauca Moench, Voss) sous un contexte de défoliation de la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Pour ce faire, des courbes de vulnérabilité hydraulique de la tige ont été générées, déterminant la pression du xylème induisant une perte de 50% de la conductivité de la tige (P50). Le deuxième objectif sera de déterminer les modifications occasionnées par la défoliation sur les caractéristiques anatomiques du bois. Pour ce faire, des mesures du diamètre hydraulique et de l’épaisseur des parois cellulaires des trachéides des arbres défoliés seront réalisées. Enfin, une cartographie sera élaborée pour déterminer la susceptibilité des arbres à la mortalité sous défoliation, en réalisant des caractérisations des habitats et des peuplements affectés.
Mots-clés: tordeuse des bourgeons de l'épinette, défoliation, cavitation, anatomie, cellules, conifères, forêt boréale
Jeanne Dudemaine
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Marc Mazerolle (CEF, Université Laval)
- Vance L. Trudeau (Université d'Ottawa)
- Emiko Wong (Biodôme)
- Lyne Bouthillier (MFFP)
- Odile Colin (Biodôme)
- Sophie Tessier (SEPAQ)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 08
La rainette faux-grillon de l'Ouest (Pseudacris triseriata) a subi une contraction de sa répartition en Ontario et au Québec. Notre projet vise à évaluer la persistance des populations de rainettes faux-grillon après réintroduction dans un habitat aménagé. Pour ce faire, nous avons comparé l'abondance d'individus élevés en captivité et introduits dans des sites hôtes à celle des populations naturelles et nous avons évalué l'impact de la densité larvaire sur la survie à court et long terme. Nous avons relâché 732 juvéniles dans deux étangs aménagés du parc national du Mont-Saint-Bruno en 2021. Pendant l'été 2022, nous avons capturé les individus relâchés ayant atteint le stade d'adulte dans ces deux populations. Nous avons estimé la taille des populations à une dizaine d'individus. En comparaison, la taille de deux populations naturelles également suivie en 2022 variait de 19 à 35 adultes. Afin de favoriser la croissance des populations des étangs aménagés, une seconde année d’introduction a été effectuée en 2022. Sur 1191 têtards élevés en mésocosmes, 49% ont atteint la métamorphose. Nous avons détecté un impact négatif de la densité sur le développement larvaire. La saison 2023 permettra d’estimer la survie annuelle des individus et l’effet de la densité larvaire sur les stades ultérieurs.
Mots-clés: conservation, amphibiens, réintroduction
Marie Frissard
Étudiant(e) au doctorat (UQAC)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 09
L’étude de produits naturels bioactifs issus de plantes utilisées en médecine traditionnelle est encore aujourd’hui une voie privilégiée pour la découverte de nouveaux composés bioactifs. Ainsi plusieurs plantes de la forêt boréale utilisées par les Premières Nations pour leurs propriétés antibactériennes ont été sélectionnées pour ce projet. À la suite d’analyses chimiques et tests d’évaluations biologiques, soit des criblages phytochimiques, des purifications et tests d’activité antibactérienne, « C.sericea » et « R.typhina » sont retenues pour des caractérisations chimiques et biologiques plus approfondies. Ce projet vise des composés antibactériens et antimicrobiens efficaces en particulier contre les bactéries « Staphylococcus aureus », « Escherichia coli » ainsi que la levure « Candida albicans ». Le but de ce projet est de déterminer des marqueurs biologiques à base de fractionnements bioguidés. Pour cela, plusieurs méthodes chromatographiques ont été appliquées pour isoler et identifier ces marqueurs biologiques sur les extraits méthanoliques de « C.sericea » et « R.typhina ». Ces composés sont analysés par résonance magnétique nucléaire (RMN) et chromatographie liquide haute performance (HPLC-DAD-MS) afin de déterminer leur structure chimique. L’activité antibactérienne de ces composés sera caractérisée plus en détail selon les besoins. Enfin, ces composés ou fractions enrichies pourront être, suivant leur potentiel actif, valorisés en cosmétique ou pharmaceutique.
Mots-clés: phytochimie, antibactérien, forêt boréale
François-Xavier Grandmont
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAC)
Autres auteurs
- Jacques Ibarzabal (CEF, UQAC)
- Junior Tremblay (Environnement Canada)
- Serge Lavoie (CEF, UQAC)
- Catherine Girard (UQAC)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 10
La dispersion automnale du Pic à dos noir (Picoides arcticus) et du Pic à dos rayé (Picoides dorsalis) est un mouvement pour lequel de nombreux inconnus persistent. Quoique l’aire de répartition estivale des pics se situe principalement en régions boréales éloignées, une étude de l’habitat d’origine des individus en dispersion peut se faire grâce à certaines analyses spécifiques faites sur les rectrices. En effet, de par le frottement continu de celles-ci avec le tronc des arbres lors de ses activités d’alimentation, certains éléments spécifiques à l’essence d’arbre s’y accumulent, tels que des oléorésines et des microorganismes. L’analyse moléculaire d’une oléorésine par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse permet d’obtenir l’identification de l’essence d’arbre productrice des résines. Avec la composition quasi monospécifique des peuplements conifériens, les résines retrouvées sur les rectrices peuvent témoigner conséquemment de l’habitat d’origine des pics échantillonnés. De plus, avec l’influence qu’exerce l’environnement sur la composition du microbiote, l’analyse des taxons partagés entre le microbiote d’une rectrice et ceux d’un morceau d’écorce provenant du même habitat permettra de tracer un lien de ressemblance unissant les deux échantillons. Ainsi, c’est en distinguant les différences et similitudes dans le microbiote des échantillons qu’il sera possible de retracer l’origine d’un pic.
Mots-clés: picoides, dispersion, chromatographie, microbiote
Fatima Ezzahra Khouya
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAT)
Autres auteurs
- Mebarek Lamara (CEF, UQAT)
- Annie DesRochers (CEF, UQAT)
- Steeve Pépin (CEF, Université Laval)
PDF disponible après le Colloque
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 11
Les changements climatiques constituent un défi pour la survie des essences forestières boréales. La mitigation de cette problématique nécessite l’élaboration de certaines stratégies. Au cœur de ces stratégies, on trouve la migration assistée. Il s’agit d’un déplacement intentionnel des essences forestières permettant de réduire les risques de déclin de productivité et maintenir la résilience de l’écosystème. L’objectif de mon étude est d’évaluer les réponses de l’épinette blanche (Picea glauca [Moench] Voss), vis-à-vis les conditions climatiques de son aire de répartition au Québec. On s’intéresse à comparer la réponse photosynthétique et respiratoire aux traitements thermiques appliqués, et étudier les capacités d'adaptation locale et de plasticité phénotypique en fonction de l’origine des populations. On part de l’hypothèse que la réponse de la photosynthèse au changement de la température dépend de l’origine de la source génétique. Dans cet esprit, dix sources génétiques représentant une partie importante de l’aire de répartition de l’épinette blanche au Canada ont été sélectionnées. Les plants ont été testés dans les conditions de température moyenne actuelle (basée sur les normales climatiques établies au cours des 30 dernières années) de la saison de croissance, au sud du Québec (Ta), et les conditions extrêmes observées dans les marges de distribution, soit les traitements extrêmes Sud (Ta+4°C) et Nord (Ta-3°C) de l’espèce. On s’attend que chaque source ait une réponse différente au gradient thermique au niveau physiologique ce qui suppose une plasticité génétique chez les populations de l’épinette blanche. Les populations du sud auront une température optimale supérieur à celle des populations du nord. Les résultats seront utilisés dans le perfectionnement du programme de migration assistée de l’épinette blanche.?
Maxence Lemire
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAM)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 12
Une meilleure compréhension de la réponse des différentes espèces d’arbres face aux variations dans les conditions pédoclimatiques peut nous aider à mieux prédire l’évolution des forêts québécoises sous un climat changeant. De ce fait, nous avons mené une étude qui avait comme objectif de documenter les variations dans la croissance radiale selon les aléas pédoclimatiques de 11 essences forestières réparties sur deux sites à la transition entre la forêt tempérée et la forêt boréale, i.e. Sainte-Émilie-de-l’Énergie et Saint-Hippolyte. Nous sous-tendions comme hypothèse que les essences boréales croissent moins bien durant les journées chaudes et sèches que les essences tempérées. Des dendromètres ont donc été installés sur 62 arbres durant une saison de croissance complète pour produire des données à haute résolution temporelle. Des sondes ont aussi été installées afin de faire le suivi des conditions hydroclimatiques de l’air et du sol. Nos résultats suggèrent que les essences boréales et tempérées répondent de façon similaire aux variations environnementales. Les essences situées au cœur de leur aire de distribution ont exhibé pas ou peu de différences de leurs taux de croissance radiale entre les deux sites même si les différences climatiques étaient notables. C’est la croissance du sapin baumier qui a présenté le plus de différences entre les sites. Nous concluons que des études de plus longues durées seront nécessaires afin de mieux comprendre la dynamique de croissance au nord de l’érablière à bouleau jaune.
Mots-clés: croissance radiale, dendromètre, érablière à bouleau jaune,
Gilles Raoul Lontsi Meli
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Boris Merlain Djousse Kanouo (Université de Dschang, Cameroun)
- Clémentine Pernot (CEF, Université Laval)
- Evelyne Thiffault (CEF, Université Laval)
- Alison Munson (CEF, Université Laval)
PDF disponible après le Colloque
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 13
Plusieurs projets de reforestation et de boisement mettent en avant l'utilisation du biochar comme alternative à d'autres amendements de sol, notamment sur des sols dégradés. Notre objectif était de développer un outil d'aide à la décision pour la production des arbres à l'aide du biochar. Nous avons testé 12 traitements à base du biochar (pailles de haricots et coques de cabosses de cacao) et du DAP (18-46-00) pour la culture d'Eucalyptus grandis et de Dacryode edulis dans une pépinière pendant cinq mois. Des doses croissantes de biochar combiné au DAP, ont augmenté le nombre de feuilles, de branches, la hauteur et le diamètre du collet des Eucalyptus. De plus, la biomasse totale d'Eucalyptus grandis et de Dacryode edulis a augmenté de 26% et 5,4%, respectivement, pour le biochar à base de paille de haricot et de 33,2% et 5,3%, respectivement, pour celui à base de coque de cabosse de cacao, par rapport au contrôle. Aucun profit n’a été enregistré chez le Dacryode pour tous les traitements dû à leur croissance lente, et 10 t/ha de biochar + 300 kg/ha de DAP était économiquement rentable pour la production d'Eucalyptus, par conséquent, recommandé pour une reforestation et un boisement dans les hautes terres humides du Cameroun.
Mots-clés: DAP, biochar, amendement, variable de croissance, rendement, analyse économique.
Dipak Mahatara
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAR)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 14
La gestion de la densité des peuplements est un outil sylvicole important et largement utilisé, qui influence directement la croissance des arbres, la qualité du bois ainsi que la teneur en carbone. Depuis plusieurs décennies, l'impact des traitements sylvicoles sur la qualité et la teneur en carbone du bois est un sujet de préoccupation pour les aménagistes forestiers. Bien que l'objectif premier des aménagistes forestiers soit de produire la plus grande quantité d'arbres de grande taille en utilisant des traitements sylvicoles appropriés, le maintien de la qualité du bois et du stockage de carbone est également une préoccupation majeure. L'épinette blanche (Picea glauca (Moench) Voss) est une espèce de conifère originaire des forêts tempérées et boréales du nord de l'Amérique du Nord. Cette espèce est écologiquement et économiquement importante et a été gérée de manière intensive dans ces régions, puisqu’elle est l'une des principales espèces utilisées dans les plantations. Des études ont montré que la productivité et la croissance de l'épinette blanche sont sensibles à l'espacement des arbres. De plus, différentes propriétés du bois de l'épinette blanche ont été largement étudiées, soit les effets génétiques sur les caractéristiques de la qualité du bois, la vitesse acoustique et le module d'élasticité. Cependant, très peu ont tenté d'étudier les caractéristiques de croissance et la teneur en carbone de l'épinette blanche après une éclaircie commerciale. Par ailleurs, il n’est pas possible de généraliser la relation entre les caractéristiques de croissance et les éclaircies à partir d'autres études similaires, car tous les types de relation (c.-?à-?d., positive, négative et neutre) existent selon les espèces. Il est toutefois généralement reconnu que le taux de séquestration du carbone augmente après l'éclaircie en raison de l'accélération du taux de croissance. En revanche, diverses études ont montré qu’éclaircie par le haut (c.-?à-?d., suppression des plus gros arbres) modifie significativement la densité du peuplement et donc diminue le stockage de carbone tant dans l’immédiat qu’à long terme. Certes, ces résultats incohérents s'expliquent en partie par les variations de densité du bois. Il est donc important d'inclure à la fois les modèles de croissance des arbres et la densité du bois pour des projections réalistes de la séquestration du carbone. Pour se faire, la dynamique des caractéristiques des cernes de croissance et les taux de séquestration du carbone associés à quatre méthodes d'éclaircie (contrôle, éclaircie par le bas, dégagement d’arbres élites (AÉ) de 50 AÉ/ha et 100 AÉ/ha) dans les plantations seront évalués. Le concept de dégagement d’AÉ n'a jamais été utilisé pour les essences résineuses de l'est du Canada. L'effet de cette approche novatrice sur les caractéristiques des cernes de croissance et le taux de séquestration du carbone sera mieux compris, ainsi les aménagistes forestiers disposeront de plus d'informations pour choisir le régime sylvicole approprié afin d’atteindre les objectifs d'aménagement souhaités.
Mots-clés: anneau de croissance; propriétés du bois; régimes d'éclaircie; épinette blanche
Serge Morin
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 15
En 2006 un dispositif expérimental a été établi sur le territoire de la forêt Mousseau dans une bétulaie à bouleau jaune (Betula alleghaniensis Britt.) issue d’une coupe de succession de 1990. Le peuplement était composé à 73 % de bouleau jaune et à 21 % d’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.). Deux intensités d’éclaircie commerciale ont été appliquées, soit un prélèvement de 20 % de la surface terrière et un prélèvement de 30 %. Le but des éclaircies était de déterminer le traitement sylvicole le plus efficace pour améliorer la croissance en diamètre, la qualité et la vigueur des arbres, ainsi que la production du peuplement. À l’aide des données récoltées sur les unités expérimentales ces 15 dernières années, ce projet vise à tester si 15 ans après la récolte des arbres peu vigoureux et mal formés lors des éclaircies, les placettes éclaircies auront subi moins de mortalité que les témoins et seront composées d’une plus grande proportion d’arbres vigoureux. Il vise également à vérifier si la densité du houppier est davantage reliée à leur croissance en surface terrière que les classes MSCR. L’analyse des accroissements permettra de vérifier si la densité du houppier s’avère être un meilleur prédicteur de la mortalité que la classification MSCR et si les éclaircies ont permis d’obtenir un peuplement résiduel plus vigoureux.
Mots-clés: bouleau jaune, éclaircie, densité
Claudio Mura
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAC)
Autres auteurs
- Annie Deslauriers (CEF, UQAC)
- Valentina Buttò (CEF, UQAT)
- Sylvain Delagrange (CEF, UQO)
- Guillaume Charrier (Université Clermont Auvergne, INRAE, UMR PIAF, Clermont-Ferrand, France)
- Patricia Raymond (MFFP)
- Sergio Rossi (CEF, UQAC)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 16
Dans les écosystèmes tempérés et boréaux, les arbres s’alternent entre les phases de croissance et de dormance afin d'éviter les températures froides pendant la saison défavorable. Ce cycle inclut des changements dans la résistance au froid, qui est minimale pendant la saison de croissance et atteint son maximum pendant la dormance. À mesure que les changements climatiques s'intensifient, le réchauffement des températures et l'augmentation de la fréquence des gelées hors-saison peuvent créer un décalage entre la résistance au froid et les conditions environnementales, entraînant un risque accru de dommages causés par le gel. L’objectif de cette étude est de comprendre la variation intraspécifique de la résistance au froid de l’érable à sucre. Nous avons mesuré la résistance au froid de semis d’érable à sucre issus de 7 provenances commerciales du Québec et du Nouveau-Brunswick. Les semis ont été plantés dans deux sites au Québec : Chicoutimi au nord et Ripon au sud. On a effectué les mesures de résistance au froid chaque mois à partir de septembre 2021 jusqu’à juillet 2022. Les résultats montrent que l’acclimatation automnale et hivernale est similaire dans les deux sites. Par contre, pendant le printemps les échantillons dans le site plus méridionale (Ripon) ont perdu leur résistance au froid plus rapidement par rapport au site nordique (Chicoutimi). Ce résultat indique l’influence des températures printanières plus chaudes au sud, qui entrainent une désacclimatation plus précoce. Les provenances ont atteint des valeurs maximales de résistance au froid entre -66 et -68°C. Les analyses préliminaires indiquent peux de corrélation entre le niveau maximale de résistance au froid et le climat d’origine de la provenance. Ces résultats suggère peux de différence inter-provenance dans la probabilité de survie aux froids hivernaux. Ces résultats améliorent la connaissance scientifique des dynamiques de dormance de l’érable à sucre, un sujet encore peu connu malgré l’importance. De plus, ils offrent des informations importantes pour l’aménagement forestier dans un contexte de changements climatique. En particulier, les résultats sont pertinents pour des projets de migration assistée de l’érable vers le nord, pour lesquels la survie au froid hivernale est une composante fondamentale.
Mots-clés: provenances, changements climatiques, gel, migration assistée
Laura Jeanne Raymond-Léonard
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAM)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 17
L’avènement des outils métagénomiques pourraient potentiellement permettre d’accélérer et faciliter notre acquisition de données sur la biodiversité des sols urbains, laquelle est largement méconnue à ce jour. Cette étude vise à (1) optimiser cette méthodologie pour l’identification des invertébrés et à (2) déterminer le potentiel de cette méthode émergente pour identifier la biodiversité des sols urbains (vs une méthode traditionnelle). En août 2021, nous avons collecté des échantillons de pièges fosse durant 7 jours (n=112) dans plusieurs parcs de l’arrondissement Rosemont-La Petite Patrie ainsi qu’au Jardin Botanique de Montréal afin de procéder à l’identification taxonomique des araignées, des carabes, des fourmis et des collemboles. Le sol retiré pour installer les pièges fosses a été conservé afin de séquencer l’ADN environnemental ciblant les communautés d’invertébrés (COI, 18S). Avant de comparer les résultats obtenus via les différentes méthodes pour une même location d’échantillonnage, nous conduisons actuellement une série de tests méthodologiques afin d’optimiser notre protocole (p.ex. choix d’amorces, nombre de réplicats techniques, quantité de sol à extraire) : nous présenterons les résultats préliminaires y étant associés. Notre étude vise à faciliter la caractérisation de la biodiversité des sols, ce qui ultimement permettra de mieux comprendre comment celle-ci répond à la gestion des forêts urbaines et influence le fonctionnement des écosystèmes associés.
Mots-clés: sol, ville, invertébré, forêt urbaine, ADN environnemental, métagénomique, protocole
Camille Roy
Étudiant(e) à la maîtrise (Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR))
Autres auteurs
- Oliver Sonnentag (CEF, Université de Montréal)
- Gil Bohrer (The Ohio State University)
- Justine E. Missik (The Ohio State University)
- Madeline Scyphers (The Ohio State University)
- Alexandre Roy (Université du Québec à Trois-Rivières)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 18
La forêt boréale joue un rôle crucial dans le cycle du carbone, mais les interactions entre le climat et la végétation au sein de cet écosystème sont peu comprises. De plus, les stratégies hydrauliques des arbres et leur réponse au stress hydrique ne sont pas bien connues, même si elles pourraient fournir de l’information pour améliorer les modèles écosystémiques. Le but du projet est de paramétrer le modèle hydraulique FETCH (Finite Difference Ecosystem-Scale Tree Crown Hydrodynamics model) développé par Gil Bohrer (OSU), avec les données d’une forêt boréales, Southern Old Black Spruce (SOBS) en Saskatchewan. Ensuite, des données récoltées de 3 instruments mesurant la teneur en eau des arbres (sondes diélectriques, dendromètres et sondes à flux de sève) sont utilisées afin de les comparer avec les résultats du modèle. Ce projet permettra d’avoir un modèle plus précis de la transpiration et du débit d’eau dans les arbres de la forêt boréale afin de quantifier les échanges hydriques entre la biosphère et l’atmosphère ainsi que de mieux comprendre le rôle de l’hydraulique des arbres dans la rétroaction de la forêt boréale sur le changement climatique.
Mots-clés: hydraulique des arbres, forêt boréale, modélisation
Amal Saidani
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAT)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 19
Les mélèzes (Larix spp.) sont parmi les conifères les plus dominants de la forêt boréale. Le genre Larix comprend une dizaine des espèces qui sont largement distribués dans l’hémisphère Nord. Ils se distinguent par une valeur économique et écologique importante, ainsi qu’une adaptabilité à divers sites écologiques et climats nordiques. Bien que morphologiquement similaires, il est difficile de reconstruire leur phylogénie en se basant uniquement sur des critères morphologiques ou des gènes nucléaires. Les génomes des chloroplastes sont souvent utilisés dans les analyses de phylogénie moléculaire végétale en raison de leurs structures, leurs petites tailles et le taux de conservation élevé. Ajouter à cela leur transmission non mendélienne, leur contenu en gènes qui l’emporte sur celui du génome mitochondrial et leur vitesse d’évolution plus stable. Ces critères favorisent les études écologiques et évolutives ainsi que la conception d'amorces. Les génomes chloroplastiques de six espèces de mélèze provenant de trois régions différentes (Amérique du Nord, Europe, et Asie du Nord) seront séquencés par la technologie de nouvelle génération Illumina Novaseq. Les lectures générées seront assemblées à l’aide du logiciel Spades et les génomes des chloroplastes seront annotés en utilisant le programme GeSeq. Parallèlement à cette étude des marqueurs moléculaires seront développés pour définir la direction du parcours évolutif des génomes. Les résultats de cette étude permettront d’élucider les relations d’évolution entre les espèces de mélèzes, et reconstruire des arbres phylogénétiques qui permettent d’établir leur degré de parenté.
Larches (Larix spp.) are among the most dominant conifers in the boreal forest. The genus Larix includes a dozen species that are widely distributed in the Northern Hemisphere. They are distinguished by their important economic and ecological value, as well as their adaptability to various ecological and northern climates. Although morphologically similar, it is difficult to reconstruct their phylogeny based only on morphological criteria or nuclear genes. Chloroplast genomes are often used in plant molecular phylogenetic studies due to their structures, and high conservation rate. In addition, to their non-Mendelian transmission, their content of genes that outweighs that of the mitochondrial genome and their more stable evolution rate. These criteria favor ecological and evolutionary studies and primer design. The chloroplast genomes of six larch species from three different regions (North America, Europe, and North Asia) will be sequenced using the latest generation Illumina Novaseq technology. The generated reads will be assembled using the Spades software and the chloroplast genomes will be annotated using the GeSeq program. In parallel with this study, molecular markers will be developed to define the direction of the evolutionary path of the genomes. The results of this study will help to clarify the evolutionary relationships between larch species and to reconstruct phylogenetic trees that establish their degree of relatedness
Mots-clés: conifères, mélèze, génome chloroplastique, séquençage, phylogénie
Gianluca Segalina
Étudiant(e) au doctorat (CEF, UQAR)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 20
Le régime d'aménagement forestier du Bas Saint-Laurent est basé sur coupes totales. L'étude de la dynamique de régénération est essentielle pour comprendre si ce régime de gestion forestière est durable, mais les données sur la composition des espèces d'arbres au niveau du peuplement ne sont disponibles que depuis l'année 2012. Nous échantillonnerons les peuplements forestiers qui ont été récoltés après l'année 2012 en enregistrant la composition des essences de gaules et d'arbres et les caractéristiques du peuplement. Nous allons construire un modèle qui prédit la composition des espèces d'arbres 10 ans depuis une coupe total. Cette expérience permettra de comprendre quels facteurs favorisent la présence d'une espèce plutôt qu'une autre, et quels traits fonctionnels des arbres sont avantageux dans un contexte de coupe total. Les données seront ensuite utilisées pour développer une méthodologie permettant d'identifier les espèces de gaules et la zone couverte par l'imagerie par drone dans la région de Bas Saint-Laurent. Cette dernière essai aidera à la prise de décision et notamment à évaluer s'il y a besoin d'avoir une plantation.
The forest management regime in Bas Sant-Laurent is based on clearcut. Studying the regeneration dynamics is essential to comprehend whether such forest management is sustainable, but the data of tree species composition at the stand level is available since the year 2012 only. We will sample forest stands that have been harvested after the year 2012 recording the sapling and tree species compositions and the stand characteristics. We will build a model which predicts the tree species composition after 10 years since a clearcut. This experiment will help the understanding of those factors that favor the presence of a species rather than another, and which tree functional traits are advantageous in a clear-cutting context.The data will then be used to develop a methodology to identify sapling species and area covered through drone imagery. This last experiment will help in decision making and in particular on assessing if there's the need of having a plantation.
Mots-clés: coupe total, regeneration, composition des espèces, télédétection
Dipesh Kumar Sharma
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, UQAR, Forest Research and Training Centre)
Autres auteurs
- Amul Kumar Acharya (Forest Research and Training Centre)
- Rajaram Aryal (Forest Research and Training Centre)
- Prakash Lamichhane (Forest Research and Training Centre)
- Narayan Prasad Koju (Nepal Engineering College - CPS)
PDF disponible après le Colloque
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 21
L'évaluation du carbone forestier est une tâche complexe en raison de la nature dynamique du stockage de la biomasse dans les écosystèmes forestiers, qui peut être affectée par diverses perturbations naturelles et d'origine humaine. Pour surmonter ce défi, cette étude examine l'utilisation de la technologie Landsat de détection des tendances de perturbation et de récupération (LandTrendr) pour produire des cartes annuelles de la biomasse forestière dans le paysage de l'arc du Teraï (TAL). Les données d'inventaire forestier ont été collectées sur 520 parcelles circulaires dans la région du TAL en 2010 et ont été utilisées pour estimer la biomasse sèche aérienne (AGB) et la teneur en carbone des forêts. L'AGB estimée a été divisée en quatre classes et un modèle de forêt aléatoire a été simulé en utilisant l'imagerie lissée temporellement 2019 produite par LandTrendr, l'AGB, les variables environnementales et les variables de terrain. Les résultats ont montré que la biomasse la plus élevée a été prédite dans la partie orientale des forêts TAL et que les forêts TAL ont connu une tendance à la hausse des perturbations et une tendance à la baisse de la croissance au cours de la dernière décennie. L'étude recommande l'utilisation du modèle LandTrendr et de la forêt aléatoire pour la cartographie de la biomasse, car elle fournit un outil précieux pour surveiller les changements de la biomasse et du carbone dans les zones d'importance écologique.
Mots-clés: carbone forestier, stockage de la biomasse, perturbations d'origine humaine, détection des tendances en matière de perturbation et de récupération à l'aide du satellite Landsat (LandTrendr), modèle Random Forest.
Adriel M. Sierra
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 22
La taille réduite et la connectivité des d'habitats, sont des facteurs importants déterminant les processus écologiques et évolutifs conduisant à la perte de biodiversité. La fragmentation des forêts a considérablement modifié l'agencement spatial d'innombrables habitats divers dans le monde. Dans la forêt Amazonienne, les organismes foliaires (épiphylles) forment des communautés abondantes et diverses dans des habitats spatialement délimités. Les bryophytes épiphylles sont de bons indicateurs des changements de biodiversité associés à la perte d'habitat car ils sont très sensibles à l'environnement local. Dans ce projet, nous avons caractérisé la génétique de l'hôte et le microbiote fixateur d'azote associé (diazotrophe) de deux bryophytes épiphylles communs avec des preuves d'un déclin démographique historique dans un paysage Amazonien fragmenté. Pour les deux espèces, nous avons observé des divergences génétiques de population dans des fragments de 1- et 10-ha par rapport aux populations dans des fragments de 100-ha et des forêts continues. Cependant, une seule espèce a montré une diversité génétique réduite dans des fragments de 1- et 10-ha. D'un autre côté, les deux espèces hôtes abritent moins d'espèces bactériennes diazotrophes, et un changement dans la composition dans de fragments de 1-ha. A l'échelle du paysage, la fragmentation induit des effets marqués sur la diversité génétique et le microbiote associé dans l'écosystème terrestre le plus riche en biodiversité.
The reduced size and connectivity of habitat patches are important factors determining ecological and evolutionary processes leading to biodiversity loss. Forest fragmentation has dramatically altered the spatial arrangement of innumerably diverse habitats worldwide. In the Amazon Forest, leaf-inhabiting organisms (epiphyllous) form abundant and diverse communities in spatially delimited habitats. Epiphyllous bryophytes are good indicators of biodiversity change associated with habitat loss since they are highly sensitive to the local environment. In the present project, we characterized the host genetics and the associated nitrogen-fixing microbiota (diazotrophic), of two common epiphyllous bryophytes with evidence of historical demography decline in an fragmented Amazonian landscape. For both species, we observed population genetic divergences in 1- and 10-ha fragments when compared to populations in 100-ha fragments and continuous forests. However, only one species showed reduced genetic diversity in 1- and 10-ha fragments. On the other hand, both host species harbor fewer diazotrophic bacterial species and a shift in their composition in 1-ha fragments. At a landscape scale, fragmentation induces marked effects on the genetic diversity and associated microbiota in the most biodiverse terrestrial ecosystem.
Mots-clés: biodiversité, déforestation, forêts tropicales, génétique de la conservation, phyllosphère, projet dynamique biologique des fragments forestiers (bdffp)
Xavier St-Amant
Étudiant(e) à la maîtrise (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Ben Winger (Université du Michigan)
- Jeremy Kirchman (New York State Museum)
- Junior Tremblay (CEF, Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 23
L’exploitation forestière dans la forêt boréale a notamment favorisé l’expansion des jeunes forêts, causant la perte et la fracturation d’habitat pour des espèces d’oiseaux spécialistes des forêts matures conifériennes tels que les pics boréaux. Des travaux empiriques ont en effet démontré que les pics boréaux sont associés aux vieilles forêts de conifères dans la forêt boréale canadienne et que l’exploitation forestière raréfie les habitats où les pics peuvent s’alimenter dans les paysages exploités. Les tendances des populations de P. arcticus via le recensement des oiseaux de Noël (CBC) montrent une tendance significativement négative au Québec (-2.98 %/an; 95IC : -5.00 ; -1.03) entre 1970 et 2021. P. arcticus ne présente aucune sous-espèce reconnue mais deux populations distinctes et isolées sont présentes en Oregon et au Dakota du Sud. Ce projet a pour but de comprendre la dynamique de population des pics à dos noir et d’évaluer la distance génétique, et les possibles isolements géographiques, entre les différentes sous-populations afin de déterminer la présence possible de goulot d’étranglement et, par le fait même, la perte d’haplotype possiblement rare à l’échelle populationnelle. De plus, les différences génotypiques parmi les sous-populations seront mises en relation avec l’association principale en habitat pour chacune des sous-population (jeune forêt, forêt mature, forêt récemment perturbée par un feu, etc.). Des séquences nucléotides seront générées en réalisant le séquençage complet de l’ADN des individus. La proportion de variance génétique entre deux sous-populations (FST) sera ensuite déterminé. Les individus étudiés sont issus de différentes populations réparties sur l’ensemble de la forêt boréale à l’échelle de l’Amérique du Nord proviennent majoritairement d’échantillons détenus par des musées Américains mais aussi d’individus récemment capturés par notre équipe. Le raffinement de la structure génétique de l’espèce nous informera sur la dynamique géographique. Il est attendu que les sous populations éloignées géographiquement soit génétiquement plus distantes. Les individus utilisant différents habitats sont également attendus d’être plus distants sur le plan génétique.
Mots-clés: forêt mature, pics boréaux, génétique
Kevin Tchiabeu Kamtche
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Hilaire Womeni (Université de Dschang, Cameroun)
- Marie-Louise Avana (Université de Dschang, Cameroun)
- Sonia Blaney (Université Laval)
- Damase Khasa (CEF, Université Laval)
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 24
L’arbre fruitier sauvage est une importante source de solution aux problèmes de disponibilité alimentaire dans les pays des tropiques, grâce à la vaste gamme de produits comestibles obtenus à partir des fruits, noix ou des graines. Parmi ces arbres à haut potentiel, figure Vitellaria paradoxa ou karité, elle est la deuxième espèce oléicole la plus importante en Afrique subsahélienne. Cette étude vise à fournir des clés pour une meilleure valorisation de l’espèce à travers une maitrise du savoir-faire local, des variations morphologiques et biochimiques. À l'aide d'un questionnaire semi-structuré, 190 répondants recensés dans les zones agroécologiques du Nord, l’Adamaoua et de l’Ouest ont été interrogés et 3820 noix ont été caractérisés et analysés en laboratoire. L’étude a montré que les critères de différentiation les plus cités sont la grosseur des fruits, la grosseur et la couleur des noix. Les paramètres morphologiques tels que la longueur, la largeur et le poids des fruits/amandes étaient significativement plus importante à l’Ouest Cameroun que dans les autres régions. En revanche, le profil en acide gras était plus important au Nord. Ces résultats permettront de mettre en place de meilleur programme d'amélioration du karité au Cameroun.
Mots-clés: vitellaria paradoxa, paramètre morphologique, paramètre biochimique, cameroun
Nesrine Tlili
Étudiant(e) au doctorat (CEF, Université Laval)
Autres auteurs
- Steeve Pepin
- Jean Bousquet (CEF, Université Laval)
- Mebarek Lamara (CEF, UQAT)
PDF disponible après le Colloque
Séance d'affiches - Hall d'entrée - Affiche no. 25
Dans le contexte actuel des changements globaux attendus, des épisodes de sécheresses de plus en plus intenses et fréquents affecteront la disponibilité en eau des espèces forestières boréales entrainant une mésadaptation des populations locales. Cependant, améliorer notre compréhension sur le devenir et l’adaptabilité des arbres à considérer en réponse à la limitation en eau est primordial. Une des stratégies rentables d'adaptation au changement climatique pour maintenir ou augmenter la production des forêts boréales est la migration assistée. Le présent travail vient contribuer à cet effort et se fixe comme objectif d’intégrer les capacités adaptatives aux stress environnementaux de l'épinette blanche dans un contexte de migration assistée. Dans une expérience en conditions contrôlées; dix sources génétiques de l’épinette blanche représentant une partie importante de l’aire de répartition de l’épinette blanche au Canada; ont été sélectionnée. Ainsi, l'objectif de cette recherche est (1) de comparer la réponse de la capacite photosynthétique et respiratoire de diverses populations de l'épinette blanche en réponse aux stress hydrique et thermique; (2) d’étudier l’impact de l’adaptation locale et de la plasticité phénotypique dans le fonctionnement hydraulique de la résistance à la cavitation et (3) d’identifier des gènes candidats à l'aide de données transcriptomiques impliqués dans la résistance à la sécheresse. Les résultats de cette étude permettront d’optimiser la capacité d’adaptation des plantations d’EPB aux changements climatiques. De plus, le projet permettra de contribuer à l’avancement des connaissances scientifiques, en matière des bases génomiques de la tolérance aux stress environnementaux qui serviront d'outil d'aide dans les programmes de reboisement de l’épinette blanche.
Mots-clés: migration assistée, épinette blanche, conditions contrôlées, capacite photosynthétique et respiratoire, plasticité phénotypique, cavitation, stress hydrique et thermique, données transcriptomiques
Dominic Cyr
Chercheur(e) non-membre du CEF (Environnement Canada)
Autres auteurs
- Ana Blondel (Environnement Canada)
- Corey Flemming (Environnement Canada)
- Cameron Samson (Environnement Canada)
- Arumugan Thiagarajan (Environnement Canada)
- Douglas MacDonald (Environnement Canada)
Séance d'affiches - Hall d'entrée
Ne participe pas au concours
En tant que signataire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Canada doit soumettre annuellement le Rapport d’inventaire national (RIN) des sources et puits de GES à la communauté internationale. Dans le dernier RIN (2022), le Canada déclare pour l’année 2020 un puits net de 6.8 Mt d’équivalent CO_2_ pour le secteur de l’Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie (ATCATF). Quelle est la contribution des forêts dans ce bilan? Ainsi que celle des arbres en milieux urbains ou agricoles? De plus, le RIN met l’accent sur les émissions (ou absorptions) dites "anthropiques". Qu’est-ce que cela signifie dans le contexte des forêts canadiennes, largement influencées par les perturbations naturelles, dont l’activité tend à augmenter avec les changements globaux? Est-ce que la contribution récente des forêts canadiennes nous rapproche ou nous éloigne de la neutralité carbone? C’est à ces questions ainsi qu’à plusieurs autres que le RIN tente de répondre de la manière la plus exacte possible afin de mieux guider nos décisions et politiques en matière de lutte contre les changements climatiques. D’importantes sources d’imprécision demeurent, par contre, faute de meilleures données ou en raison de nos connaissances limitées. Nous présenterons un survol des améliorations sur lesquels ECCC et ses nombreux collaborateurs travaillent.
Mots-clés: atténuation des changements climatiques, carbone, GES, aménagement forestier, affectation des terres, forêt urbaine
Olivier Villemaire-Côté
Postdoctorant (CEF, UQO)
Autres auteurs
- Kevin Solarik (National Council for Air and Stream Improvement)
- Morgane Dendoncker (CEF, UQO)
- Christian Messier (CEF, UQO)
Séance d'affiches - Hall d'entrée
Ne participe pas au concours
Les changements globaux mettent en péril l'adaptabilité, la résilience et l'aménagement durable des forêts canadiennes. Malgré le haut niveau d'incertitude inhérent aux conditions futures, l'aménagement forestier demeure largement inchangé. Notre projet vise donc à accroitre la résilience des forêts en développant et en testant des approches innovantes d'aménagement forestier pour atténuer les - et s'adapter aux - facteurs de stress actuels et futurs liés aux changements globaux. Nous nous intéresserons plus spécifiquement à développer l'approche par réseaux complexes fonctionnels, qui vise à optimiser la diversité fonctionnelle des arbres et la connectivité entre les peuplements pour promouvoir l'adaptabilité et la résilience des forêts à l'échelle du peuplement et du paysage. Ce projet interdisciplinaire sera divisé en six thèmes interreliés: 1) Développement d'un portrait de la résilience et de la vulnérabilité des forêts du Canada; 2) Identification et sélection d'espèces à privilégier; 3) Développement d'un réseau complexe fonctionnel; 4) Modélisation de diverses approches d'aménagement forestier; 5) Évaluation des implications sociales, économiques et de gouvernance de l'approche par réseaux complexes fonctionnels; et 6) mise en place d'un réseau d'essais sylvicoles axés sur la résilience. Ce projet bénéficiera de l'expertise de nombreux chercheurs à travers le Canada et de la collaboration de Premières Nations, de plusieurs acteurs de l'industrie forestière, et d'organisations gouvernementales, non-gouvernementales et privées.
Mots-clés: résilience, réseaux complexes fonctionnels, changements globaux, changements climatiques, aménagement durable des forêts
Sabina Noor
Postdoctorant (CEF, Université Concordia)
Autres auteurs
- Pamela Yataco (CEF, Université Concordia)
- Urszula Deregowski (CEF, UQAM, CEF-UQAT)
- Emma Despland (CEF, Université Concordia)
- Timothy Work (CEF, UQAM)
- Miguel Montoro Girona (CEF, UQAT)
Séance d'affiches - Hall d'entrée
Ne participe pas au concours
Les modèles prédisent une augmentation des dommages causés par les ravageurs forestiers dans les régions boréales avec les changements climatiques. Ce projet vise à identifier les insectes ravageurs indigènes et exotiques dans la région de l'Abitibi, à évaluer les risques des différentes voies d'invasion possibles, et à caractériser les communautés de xylophages et de défoliateurs selon la composition de la forêt et les pratiques sylvicoles. Un premier volet répertorie les coléoptères xylophages autour des infrastructures entre Mont Laurier et Lasarre. Nous avons collecté 11 286 longicornes représentant 36 espèces en 2021, mais n'avons détecté aucun longicorne exotique. Les longicornes étaient particulièrement abondants autour des scieries (7 espèces) et des mines (4 espèces) par rapport aux terrains de camping. Un deuxième volet quantifie la défoliation et caractérise la communauté de défoliateurs sur jeunes épinettes blanches (Picea glauca) en plantation et dans la régénération naturelle en sous-bois. Les défoliateurs étaient légèrement plus abondants dans les plantations qu’en sous-bois (notamment les pucerons à galle et la tordeuse des bourgeons de l’épinette), mais les niveaux de dommages étaient globalement faibles. Des adultes de spongieuse Européenne ont aussi été détectés jusqu’à Lasarre-Duparquet, mais ce n’est pas clair s'ils s’y reproduisent.
Mots-clés: ravageur forestier, espèces envahissantes, xylophages, défoliateurs, tordeuse des bourgeons de l'épinette, épidémie d'insectes, plantation
Shalini Oogathoo
Postdoctorant (CEF, UQAM, CEF-Teluq)
Autres auteurs
- Daniel Houle (Environnement Canada)
- Louis Duchesne (MFFP)
- Daniel Kneeshaw (CEF, UQAM)
Séance d'affiches - Hall d'entrée
Ne participe pas au concours
La transpiration relie les compartiments sols, végétation et atmosphère. La fiabilité des projections futures de précipitation/température par les modèles climatiques dépend de la précision de la modélisation de la transpiration par les schémas de surface. L’objectif de cette étude est d’améliorer la compréhension de la transpiration dans un système naturel et à l’intérieur du schéma de surface Canadien (CLASS). Porté sur deux forêts boréales de l’est du Canada, le contrôle environnemental de la transpiration et la simulation de la transpiration dans CLASS ont été évalué pendant plusieurs saison de croissance et un épisode de sécheresse. L’évaluation du contrôle environnemental de la transpiration montre que le déficit de pression de vapeur et la radiation solaire sont fortement corrélés aux variations quotidiennes de la transpiration. CLASS simule adéquatement la transpiration pendant toute la période de croissance, sauf pendant les périodes de réhydratation (sous-estimation) et de sécheresse (surestimation). La surestimation de la transpiration dans CLASS mènera à une surestimation de la précipitation et une sous-estimation du nombre de sécheresses intenses projetées par le modèle régional climatique Canadien (MRCC). Il faut donc améliorer la modélisation de la transpiration dans CLASS afin d’assurer la fiabilité des projections futures de la précipitation et de la température.
Mots-clés: transpiration, forêt boréale, schéma de surface, modélisation
Shan Kothari
Postdoctorant (CEF, UQAM)
Autres auteurs
- Jon Urgoiti Otazua (CEF, UQAM)
- Christian Messier (CEF, UQAM)
- William Keeton (University of Vermont)
- Alain Paquette (CEF, UQAM)
Séance d'affiches - Hall d'entrée
Ne participe pas au concours
Le fonctionnement des forêts est influencé par la structure tridimensionnelle qui émerge des interactions entre les cimes des arbres individuels. L'un des processus qui influencent la forme de la cime d'un arbre est l'auto-élagage. Ce processus dynamique se déroule souvent dans les branches plus anciennes et ombragées de la couronne inférieure. Dans ce projet, nous examinons ce qui détermine le point en dessous duquel les arbres commencent à perdre leurs branches inférieures dans IDENT-Montréal, une expérience sur l’effet de la biodiversité des arbres. Nous avons mesuré la hauteur et la quantité de lumière à la base de la couronne des arbres dans des voisinages composés de différentes espèces. Nous avons trouvé que les espèces plus tolérantes à l’ombre et ayant une stratégie économique plus conservatrice retiennent leurs branches inférieures jusqu’à un niveau plus bas de lumière. Bien que la hauteur d’auto-élagage dépende des caractéristiques du voisinage, le niveau correspondant de lumière est remarquablement constant au sein des espèces et n’est donc que faiblement lié à ces caractéristiques. À terme, nous espérons lier cette dynamique à l'émergence de la complémentarité de la canopée, qui est un mécanisme important à travers lequel la biodiversité influence les fonctions de l'écosystème.
The functioning of forests is influenced by the three-dimensional structure that emerges from the interactions between the crowns of individual trees. One of the processes that influences a tree’s shape is self-pruning. This dynamic process often unfolds among the oldest and most shaded branches of the lower crown. In this project, we examine what determines the point below which trees begin to lose their lower branches in IDENT-Montréal, an experiment about the effects of tree diversity. We measured the height and the amount of light at the crown base of trees in neighborhoods composed of different species. We found that shade-tolerant, resource-conservative species retain their lower branches at a lower level of light. Although the height of self-pruning depends on neighborhood characteristics, the corresponding level of light is remarkably consistent within species and thus only weakly related to those characteristics. Eventually, we hope to link this dynamic to the emergence of canopy complementarity, which is an important mechanism through which biodiversity influences ecosystem functions.
Mots-clés: auto-élagage, compétition, diversité structurelle, fonctionnement des écosystèmes, tolérance à l’ombre