Apolline Benoist
Etudiante au doctorat
Boreal forest nitrogen fixation in coarse woody debris
Université de Sherbrooke
Directeur: Jean-Philippe Bellenger
Codirecteur: Robert L. Bradley - Daniel Houle
Projet en cours
Projet de doctorat
Une des sources principales de nouvel azote dans la forêt boréale est la Fixation Biologique de l’Azote (FBA). Elle s’effectue dans de nombreux compartiments de la forêt tels que le bois mort. Le bois mort, un composant structural important impliqué dans le cycle du carbone (C) et de l’azote (N), joue un rôle primordial dans le maintien de la biodiversité et la production primaire. C’est pourquoi les débris ligneux sont souvent surnommés « souches nourricières ». La contribution du bois mort aux entrées de N fait moins le concensus, surtout dans la forêt boréale de l’Est du Canada. Les estimations des forêts canadiennes de l’Ouest, où le climat est plus chaud et humide, ou de la Scandinavie, où les forêts sont plus exploitées et drainées, varient de 0.085 a plus de 2 kg N/ha.an. C’est pourquoi, comme premier objectif, je propose d’évaluer l’importance du bois mort des forêts canadiennes de l’Est aux entrées de nouvel azote via la FBA.
Les décomposeurs de la matière organique nécessitent plusieurs macronutriments pour leur propre croissance (P, N), mais également des micronutriments (ou métaux tels que Mn, Fe, Cu) pour leurs puissantes enzymes permettant de décomposer la matière organique complexe qu’est le bois mort. Les champignons de pourriture sont par exemple connus pour transférer certains macro- et micro-nutriments (P, Ca, K, Mg, Fe, Cu) vers le bois selon le substrat à proximité (matérieux de construction comme le gypse, ciment…) mais le transfert de micronutriments ou encore sur des subtrats plus organiques (sol organique, bryophyte, lichen) ont été peu voir pas étudiés. Mon deuxième objectif propose d’étudier le rôle des champignons de pourriture sur le transfert de nutriments vers le bois mort. Plus spécifiquement, il adressera deux questions principales : selon le substrat à proximité du bois mort (sol organique, lichen, bryophyte), quelle est l’importance des champignons saprophytes à transférer certains nutriments vers le bois mort ? Comment les différents champignons (souches de pourriture blanche ou brune) affectent-ils la quantité en micronutriments dans le bois ?
Le rôle des champignons saprophytes sur la décomposition du bois mort a été largement étudié. Néanmoins, il reste d’importants questionnements sur l’importance relative des facteurs biotique (propriété du bois) et abiotique (paramètres environnementaux) sur la décomposition du bois de la forêt boréale pour mieux comprendre ce qui affecte la décomposition et comment le changement climatique pourrait affecter ce recyclage de nutriments. Mon troisième et dernier objectif vise à mieux caractériser si c’est l’environnement externe au bois (pH du sol, température, humidité) ou les propriétés intrinsèques du bois (C/N, macro- et micro-nutriments) qui contrôlent le plus la décomposition, et comment ces facteurs (biotique et abiotique) influencent l’activité des décomposeurs fongiques et des bactéries fixatrices de l’azote atmosphérique.
Formation:
- Janvier 2018 - Doctorat de chimie, Laboratoire de biogéochimie boréale, Université de Sherbrooke
- Octobre 2016 - Décembre 2017 - Maitrise de chimie, Laboratoire de biogéochimie boréale, Université de Sherbrooke
- Septembre 2011 - 2016 - B. Sc Chimie-Physique, Spécialité Chimie verte et Durable, Ecole Nationale Superieure de Chimie, Biologie et Physique, Bordeaux, France (Spécialisation a l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse, Mulhouse, France)