Céline Macabiau

Étudiante au doctorat
Mouvements et fréquentation des habitats fragmentés par le Tétras du Canada (Falcipennis canadensis)
Université Laval

Directeur: André Desrochers
Codirecteur: Eliot McIntire

Tél. : +1 (418) 656-2131 poste 5712

PROJET DOCTORAL

Bien que commun à travers une grande partie de son aire de répartition, le tétras du Canada (Falcipennis canadensis) a un statut précaire en marge sud de celle-ci, en particulier à l’est. Ce statut précaire est supposé résulter de la perte et de la fragmentation des forêts de conifères auxquelles l’espèce est associée, du fait de la modification de la structure du paysage par l’anthropisation. Bien que les déplacements des individus en dispersion soient supposés être perturbés, les effets de la modification de la structure forestière restent mal compris.

Ainsi, des isolats de population de faible densité subsistent dans des forêts résiduelles de conifères hautement fragmentées dans les états du nord-est américain (Vermont, New-York). Ces populations marginales généralement associées à des tourbières forestières sont vulnérables à un haut risque d’extinction.

Au Québec, l’existence de populations isolées est connue dans le secteur de la Lotbinière sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, générant des interrogations quant aux mécanismes de la fragmentation forestière. En outre, les besoins écologiques du tétras du Canada restent peu étudiés, notamment pour la nidification et l’élevage des jeunes.

C’est pourquoi mon projet doctoral a été initié ce printemps 2008 en partenariat avec le Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune et la Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement des tourbières. Les objectifs principaux de mon projet sont les suivants :

• étudier les effets de la structure du paysage sur l’occurrence et l’abondance du tétras du Canada en vue d’évaluer une sensibilité de l’espèce à la perte et à la fragmentation de ses habitats en Lotbinière,
• caractériser les habitats préférentiels utilisés au cours d’un cycle annuel (hivernage, accouplement, nidification et élevage des jeunes),
• étudier par une expérimentation l’influence de la structure du paysage sur les patrons de déplacement de cet oiseau forestier entre des patchs d’habitat favorable,
• analyser la viabilité des populations locales à partir des paramètres démographiques mesurés.

La finalité de ce projet est d’apporter des recommandations de gestion des populations du tétras du Canada et de leurs habitats. D’un point de vue scientifique, ce projet présente la potentialité de pallier le manque de connaissances sur les effets de la fragmentation de l’habitat sur les déplacements (et leur coût) dans une aire modifiée par l’agriculture, l’urbanisation et l’exploitation sylvicole. Une approche expérimentale est difficilement concevable aux États-Unis où les efforts déployés sont importants pour la conservation de l’espèce.

Mes remerciements vont à toutes les personnes (techniciens et étudiants stagiaires) qui se sont impliquées dans ce projet cet été.

FORMATION

• En cours : Doctorat en Sciences Forestières (Université Laval, Québec)
• 2004 : DEA en Gestion des Espaces Montagnards (Université Joseph Fourier à Grenoble, France)

• 2003 : Maîtrise en Biologie des Populations et des Écosystèmes (Université Paul Sabatier à Toulouse, France)