Freddy Nguema Allogo
Maîtrise
Influence des facteurs biophysiques sur la régénération naturelle après coupe partielle en forêt boréale mixte.
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Directeur: Benoit Lafleur
Codirecteur: Brian Harvey
Institut de recherche sur les Foret(IRF)
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
355,Rue Montréal ouest/ Rouyn-Noranda (Québec)
J9X 3A1
Tél. (819) 880-1727
Formation
- Ingénieur des techniques des eaux et forets
Résumé du projet de maîtrise
La forêt boréale mixte du Québec fournit un approvisionnement varié en essences feuillues et résineuses à l’industrie forestière. Simultanément, la nécessité de préserver la diversité biologique et de conserver toutes les fonctions de la forêt boréale mixte justifie le maintien de la composition mixte comme objectif d’aménagement forestier.
Les forêts boréales mixtes du domaine de la sapinière à bouleau blanc sont dynamisées par des perturbations naturelles primaires (feux) et secondaires (épidémies d’insectes et chablis) qui servent de base de connaissance et d’orientation pour la planification de l’aménagement forestier. Dans ces forêts, la coupe totale (CT) et la coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS) servent depuis des années comme principales méthodes de récolte. Au fil des temps cependant, il a été constaté que l’utilisation exclusive de ces méthodes de récolte avec peu de rétention ne tenait pas compte de la variabilité naturelle de structure d’âge et de composition observée en forêt non aménagée.
Dans le cadre de l’aménagement écosystémique, dont l’objectif vise à reproduire la structure et la composition des forêts naturelles, les variantes de coupes partielles (CP) constituent des méthodes de récolte alternatives ou complémentaires à la CT et la CPRS qui créent des peuplements dont la structure est régulière et équienne. En effet, les CP permettraient de maintenir à l’échelle du paysage des peuplements dont la structure et la composition sont semblables à ceux dynamisés par des trouées (i.e. des peuplements dont la structure est irrégulière et inéquienne). Toutefois, de grands défis s’imposent pour maintenir la composition et la structure de ces peuplements constitués de plusieurs espèces aux caractéristiques autoécologiques variées. La régénération naturelle des espèces arborescentes après coupe en forêt mixte serait influencée par de nombreux facteurs, tels que le régime de lumière, la composition du couvert arborescent avant coupe, l’abondance de lits de germination, les conditions microclimatiques, la compétition végétale et la richesse relative des sites, telle que caractérisée par l’épaisseur et le type d’humus et le dépôt de surface (texture, drainage, épaisseur, pierrosité), le temps après coupe. Certains de ces facteurs sont sujets à des modifications induites par les pratiques sylvicoles et pourraient favoriser ou nuire à la régénération forestière. Mon projet de recherche a donc pour objectif de mesurer et d’évaluer les effets interactifs de l’intensité du prélèvement des arbres, de la perturbation des sols, de la richesse relative des sites et de la végétation compétitrice sur la régénération naturelle après coupes partielles dans la forêt boréale mixte de l’est du Canada.
Mis en place à la Forêt d’enseignement et de recherche du Lac Duparquet, notre plan d’échantillonnage sera appliqué sur des peuplements mixtes à dominance feuillue, récoltés selon trois modalités de coupe (représentant un gradient de prélèvement des tiges), incluant des coupes partielles et totales, ainsi que des peuplements témoins non récoltés. Chacun de ces traitements sera combiné à trois types de dépôt-drainage (argiles mésiques, argiles sub-hydriques, tills xériques à mésiques). Afin d’évaluer l’effet des combinaisons de traitement de récolte et de dépôt-drainage sur l’abondance de la régénération, nous effectuerons, à l’échelle du peuplement, un inventaire de la strate de régénération. Une ANOVA à deux critères de classification sera utilisée afin de comparer l’abondance de régénération entre les combinaisons de traitement de récolte et le dépôt-drainage. A l’échelle des semis, nous évaluerons et comparerons les effets de la perturbation des sols (sentiers vs hors sentiers) sur la croissance de la régénération (par espèce). À l’aide d’une analyse de redondance (RDA) nous tenterons d’identifier les facteurs de microsite et d’habitat qui exercent le plus d’influence sur la croissance des semis. Ce projet contribuera à une meilleure compréhension de l’influence des facteurs biotiques et abiotiques sur la dynamique de régénération naturelle après coupes de différentes intensités dans des peuplements boréaux mixtes de l’est du Canada.