Marie Sigaud
Doctorat
Étude du bisons des plaines (Bison bison bison)
Université Laval
Directeur: Daniel Fortin
PROJET DE RECHERCHE
La régression des espaces disponibles pour la faune sauvage et leur fragmentation sont parmi les causes majeures d’érosion de la biodiversité. Les conflits entre les hommes et la faune sauvage sont en augmentation précisément à cause de la réduction des espaces disponibles, souvent liés à la conversion des habitats fauniques en terres agricoles. Les grands mammifères sont souvent au centre de problématiques conflictuelles liées au partage des espaces du fait de la taille de leur domaine vital et des dégâts qu’ils peuvent engendrer sur les terres privées. De plus l’existence d’une telle interface entre paysages anthropisés et naturels ainsi que la circulation d’espèces sauvages entre ces milieux pose la question de la dispersion d’espèces domestiques potentiellement envahissantes pour les espaces naturels. Ainsi comprendre les mécanismes qui poussent les espèces sauvages à fréquenter les milieux anthropisés est un élément essentiel pour réduire les conflits et également limiter la dissémination potentiellement problématique d’espèces non-indigènes.
La population de bisons des plaines (Bison bison) qui vit au sein du parc national de Prince Albert (PNPA) en Saskatchewan, est la seule population de bison des plaines vivant en liberté dans son aire de répartition historique au Canada. L’utilisation de l’espace par ces bisons est marquée par une forte saisonnalité qui les mène souvent à l’extérieur des territoires qui leur sont alloués. Ce phénomène est d’ailleurs en augmentation depuis les années 90 et aboutit au développement de conflits d’usage dans la mesure où le PNPA est bordé par des terres agricoles exploitées. En dehors des limites du parc national, les bisons sont confrontés à différents types de perturbations d’origine humaine (chasse, circulation, mesures d’effarouchement…) qu’ils ne rencontrent pas à d’autres périodes de l’année au sein du PNPA.
Mon travail de doctorat s’inscrit dans le cadre d’une meilleure compréhension des mécanismes poussant les espèces sauvages à fréquenter les milieux anthropisés et à leurs conséquences dans des paysages de plus en plus fragmentés par l’activité humaine. Plus spécifiquement, j'étudie les mécanismes conduisant les bisons à sortir du PNPA et les modifications comportementales qui en découlent (1) ainsi que leurs conséquences en termes de dissémination d’espèces végétales non-indigènes (2). J'étudie également la connectivité du paysage (3) dans l’optique à long terme de réduire les excursions hors du PNPA.