Mathieu Paquette
Maîtrise
Dynamique d'accumulation de combustible au cours d'une chronoséquence dans la pessière à mousse du nord de l'Abitibi.
Université du Québec à Montréal
Directeur: Yves Bergeron
Codirecteur: Sylvie Gauthier
Formation académique
- B.Sc. Wildlife Biology, 2005, Université McGill
Résumé de projet
Problématique
Dans la ceinture d'argile du nord du Québec, les sols très compacts sont propices à la paludification. La paludification est le processus par lequel la matière organique s'accumule plus vite au sol qu'elle ne se décompose... il y a donc un problème. Dans ces sites, nous observons une diminution de productivité de 50 à 80%. Pourquoi ? Plusieurs facteurs tels la diminution de la température, le faible taux de décomposition, et la migration des racines des arbres du sol minéral vers la matière organique (qui ne contient pas beaucoup de nutriments) sont responsables de cette situation.
Il a été prouvé que naturellement, ces forêts sont renouvelées par des feux sévères qui brûlent toute cette matière organique, et permettent aux nouvelles générations d'arbres de s'établir sur un sol riche et découvert de toute matière qui pourrait freiner leur croissance. Or, les feux de forêts sont l'ennemi des forestiers qui les voient brûler leurs profits. Le cycle de feu est donc passé d'environ 100 ans à 326 ans(moyenne). Nous assistons donc à une hausse de la proportion de vieilles forêts paludifiées.
Toutefois, la suppression des feux n'est pas la seule modification sur les forêts causée par l'homme qui est responsable de l'augmentation de la proportion de sites paludifiés. Lors des coupes, les forestiers utilisent la CPRS qui minimise les perturbations sur les sols. Cette technique est adaptée lorsqu'on traite un site où la regénération pourrait être abîmée par le passage de machinerie lourde, mais est-elle vraiment adaptée aux sites paludifiés ? La réponse est non. En prenant soin de ne pas endommager les sols, nous ouvrons le couvert forestier et donnons l'opportunité aux sphaignes déjà présentes, très friandes de lumière, de se répandre et causer une sérieuse compétition aux nouvelles pousses d'arbres.
Mais alors, pourquoi étudier le combustible ?
Nous savons donc que le feu est le moyen utilisé par la nature pour restaurer les sites paludifiés à leur état d'origine. Sans l'apport des feux, notre forêt boréale de la ceinture d'argile actuelle ne serait qu'une vaste tourbière. Dans une optique d'aménagement écosystémique, il faudrait inclure le brûlage contrôlé dans notre boîte à outils. Nous pourrions donc brûler les sites où le taux de paludification et le potentiel de productivité sont élevés, pour retrouver un taux de productivité concurrentiel. Cependant, pour être efficace, un feu doit brûler assez de matière organique pour exposer le sol minéral, et ainsi fournir un substrat de qualité aux nouvelles tiges d'épinettes qui envisageraient s'y établir. Un feu peu sévère ne s'avèrerait pas efficace dans ce domaine, alors que son action pourrait être comparée à une coupe par CPRS où le couvert forestier est enlevé mais où le sol n'est pas affecté.
Pour qu'un feu soit sévère nous devons nous assurer que le sol est sec et/ou que la quantité de combustible présente au sol soit suffisante pour permettre au feu d'atteindre une intensité élevée et que sa propagation soit facile. C'est ici que la compréhension de l'accumulation de combustible entre en jeu. En comprenant les dynamiques régissant l'accumulation du combustible dans ces forêts, nous serons éventuellement en mesure de prédire le moment le plus propice, dans la succession de la forêt, au brûlage contrôlé. Nous pourrons prédire, par exemple, l'âge auquel il existe le meilleur compromis entre le taux de paludification et la présence de combustible. Notre étude s'inscrit principalement dans un cadre naturel. Nous voulons comprendre les interactions entre la paludification du site et l'accumulation du combustible. Par ces interactions nous aurons un autre point de vue quant à la baisse de productivité des sites étudiés (diminution de productivité = baisse du taux d'accumulation) ainsi qu'une compréhension accrue de la mortalité des arbres sur les sites paludifiés (augmentation de la mortalité = augmentation du taux d'accumulation).
Intérêts
Mathieu est le guitariste de Sloppy Joe depuis maintenant 4 ans. Sloppy Joe est un groupe de cover alternatif qui fait revivre des anciens hits autant qu'il fait découvrir les nouveaux groupes du rock et de l'alternatif.
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